Changer de méthode, et vite!
Un édito signé Vincent Slits.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/f7ae0795-d881-41fd-be7b-0df891625fa1.png)
Publié le 27-12-2021 à 06h34 - Mis à jour le 27-12-2021 à 06h35
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/34L2NWX4AJHOXMLFPIAJG2UAIA.jpg)
Le secteur culturel est donc entré en résistance, bravant les décisions de fermeture décidées la semaine dernière par le Codeco. En résistance contre des mesures perçues comme arbitraires, injustes et relevant davantage d’un marchandage politique que d’une gestion avisée de la crise sanitaire.
Cette colère est compréhensible. Véritablement sacrifié et maltraité depuis deux ans maintenant - où est la prise en charge par le gouvernement du bien-être mental de la population ? - le monde de la culture a pourtant réalisé ces derniers mois de gros efforts pour "sécuriser" les cinémas, théâtres et autres scènes. En vain.
La gestion politique calamiteuse des derniers jours entraîne notre pays sur un chemin hasardeux. Comment ne pas considérer comme un signal interpellant, voire inquiétant la sortie du collège des procureurs généraux ou de bourgmestres assumant… ne pas faire respecter la loi ?
La bienveillance pour le secteur culturel ne doit pas masquer le risque réel de voir la cohésion sociale minée chaque jour un peu plus, l’adhésion de la population, fatiguée, s’effondrer et la légitimité, déjà faible, des autorités réduite à néant. Car il ne faut pas se faire d’illusions. Cette crise sanitaire va encore durer. Sans doute un bon moment, à en croire les spécialistes. D’autres Codeco suivront, avec d’autres privations de libertés à la clé. Feront-ils eux aussi l’objet de frondes, émanant d’autres secteurs ? Le chaos et la désobéissance civile vont-ils s’installer, voire demain devenir la norme ?
Il est urgent que les autorités de notre pays changent de braquet dans la gestion de cette crise, dont la lisibilité pour le citoyen est devenue totalement absente. En développant de nouveaux outils - l’idée du "Baromètre corona" a fait long feu… - pour opérer des arbitrages plus transparents et pris dans l’intérêt général. Après deux ans, il est plus que temps de passer d’une gestion de crise à une gestion des risques. C’est une question de confiance et finalement de démocratie.