La tentation de l’espérance
Un édito de Francis Van de Woestyne.
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Publié le 31-12-2021 à 06h29
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Épuisés. Déprimés. À bout, à genoux. Sans rêve d’avenir. Le moral dans les talons. Incapables de faire des projets pour nous-mêmes, pour nos enfants et les enfants de nos enfants. Privés des gestes d’affection, bouches cousues, poings fermés pour dire notre amitié et notre amour. Nous avons toutes et tous mille raisons de nous plaindre, de maudire ce virus qui tue, racrapote nos vies, divise les familles, fâche les amis qui s’étaient juré fidélité jusqu’à la mort.
Il y a un an, en nous souhaitant une belle année 2021, nous croyions que nous en aurions bientôt fini avec ce virus. La recherche et la science nous ont offert des vaccins qui nous aident à vivre. Mais quelle vie ? L’humanité se meut, se débat, se relève avant de replonger dans le brouillard. Nous aimerions avoir la certitude que tout finira vite et bien. Mais quand ? Deux réflexions.
La première sur le pitoyable spectacle politique, le plus grand navet de la saison, le Codeco qui décida de fermer la culture, activité ô combien essentielle à notre vie, la pire comédie étant celle des pleutres refusant d'assumer une décision prise quelques heures plus tôt. Il importe de revoir le processus de décision. Faut-il pour autant tomber dans l'injure, le populisme, dénoncer l'incapacité à gérer la crise et tout le reste ? Nous sommes fatigués. Ils et elles le sont aussi. La vigilance est nécessaire au maintien d'une démocratie vivante. Gardons cependant à l'esprit que personne n'est infaillible : "Qui ne se plante pas ne pousse jamais."
2021 a été une petite année qui a beaucoup joué avec nos nerfs. La suite ? Que dire ce 31 décembre ? Se souhaiter une belle année ? Ou crier "22, v'là Omicron" et se réfugier dans sa bulle ? Nous avons appris que les valeurs humaines, l'entraide, le respect sont essentiels. Que l'hôpital est capital ; le monde médical, crucial. De cette interminable nuit, nous pouvons sortir plus forts, plus solidaires. Nous sommes gagnés par le découragement, la résignation, certains par la colère, le rejet, l'exclusion, le fanatisme, le complotisme. Ces voies sont sans issue. Laissons-nous tentés par l'espérance, la foi en l'avenir du monde et en l'être humain.
Faisons de 2022 l’année de l’espoir.