Marronnier ou fait de campagne ?
Un édito de Dorian de Meeûs.
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- Publié le 19-01-2022 à 06h27
- Mis à jour le 19-01-2022 à 07h59
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Assiste-t-on en France à un énième faux débat sur les 500 parrainages d’élus nécessaires pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle ? Possible. Mais il serait risqué d’attendre le 4 mars, date de clôture du dépôt des candidatures, pour s’en convaincre.
Depuis plusieurs semaines, Éric Zemmour se plaint des difficultés qu’il rencontre pour obtenir des parrainages qui, faut-il le rappeler, ne sont pas synonymes de soutiens. Il stagnerait à environ 400 signatures. L’occasion lui est ainsi offerte de se victimiser davantage encore et de dénoncer un peu plus le "système" qu’il affirme combattre. Ces signatures ne sont plus secrètes depuis les amendements opérés par le président François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls. Par conséquent, certains parrainages soulèvent de vives polémiques dans certaines localités et sur les réseaux sociaux. Et le problème ne se limite évidemment pas à une seule candidature. D’autres prétendants à l’Élysée éprouveraient aussi des difficultés. Plusieurs observateurs politiques français dénoncent un problème bien réel et anticipent même une "catastrophe démocratique".
On peut difficilement leur donner tort tant ce dispositif mis en place pour éviter des candidatures insolites est instrumentalisé de toutes parts. Le bon sens et l’évolution des mouvements citoyens plaident pour un remaniement du système. Car le risque est réel de voir de petits candidats - qui font à peine 1 % dans les sondages - pouvoir se présenter alors que d’autres - nettement plus populaires - en seraient interdits. Certes, on ne change pas les règles du jeu en plein match, mais ouvrir le débat pour la prochaine échéance, 2027, ne serait pas du luxe. Qu’ils soient de gauche, de droite, radicaux ou populistes, nos démocraties doivent permettre à tous les citoyens de voter pour quelqu’un qui semble défendre leurs convictions. Des garde-fous, tels que le soutien de nombreux citoyens, doivent cependant être maintenus afin d’éviter qu’il y ait un nombre ingérable de candidatures. Mais cette responsabilité ne peut incomber aux seuls 42 000 élus.