Se souvenir ne suffira pas…
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 26-01-2023 à 23h40
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À l’occasion du 78e anniversaire de la libération des camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz, ce vendredi 27 janvier, La Libre diffuse un podcast enregistré dans cette usine de la mort. Dans ce recoin de la Pologne, être tué ou torturé était le destin funeste de plus d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes emmenés de force par les nazis. Leur tort ? Être Juifs, Tziganes, handicapés, homosexuels, communistes, opposants politiques… La “Shoah”, qui signifie “catastrophe” en hébreu, nous hante tant elle nous rappelle que les leaders d’un peuple occidental civilisé ont mené, pendant des années, une entreprise d’extermination systématique d’un autre peuple. À échelle industrielle. La déshumanisation y était la norme.
Pour que cela n’arrive plus, le devoir de mémoire s’impose. Tant de rescapés ont témoigné – inlassablement – de l’horreur des camps, de leurs proches gazés et de sévices inouïs. Avec les années, leurs voix s’éteignent. Il ne restera bientôt plus que photos, registres et baraquements délabrés. Faut-il dès lors revoir l’enseignement des génocides ou multiplier les voyages de rhétoriciens dans les lieux de mémoire ? Sans aucun doute. Les enjeux contemporains, nos sociétés polarisées, les clivages religieux actuels et le retour de relents antisémites démontrent cette nécessité chaque jour.
”Le passé ne passe pas”, affirmait le philosophe Paul Ricœur. Trouvons un futur aux traumatismes d’antan. Soyons tous “porte-paroles” d’anciens rescapés. Les innombrables preuves, vestiges et témoignages sont là pour nous y aider. L’Histoire nous rappelle que la haine de l’autre et les idéologies extrémistes ont le pouvoir de mettre en œuvre des processus de déresponsabilisation. Au point de transformer le moindre citoyen en exécutant d’un crime contre l’humanité. Et ça, chacun d’entre nous devra s’en souvenir, et le rappeler à ses enfants et petits-enfants, ces futurs passeurs de mémoire…