L’avenir de l’aéroport de Liège n’est pas sans nuages
Au-delà de l’accord intervenu à propos de son permis d’environnement, il a surtout besoin d’une vision stratégique à plus long terme qui lui assure un avenir durable.
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Publié le 30-01-2023 à 06h33
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Après plusieurs semaines de haute tension à propos du permis d’environnement de l’aéroport de Liège, un accord est intervenu ce week-end entre les partenaires de la majorité wallonne. PS, MR et Écolo se sont accordés sur un compromis qui épargne au gouvernement wallon une crise qui aurait pu s’avérer fatale. Et un camouflet de taille, plusieurs aéroports – dont celui d’Ostende mais aussi des concurrents allemands – ayant fait offre de services pour accueillir les opérateurs cargo actifs à Liège, dans un secteur qui reste très concurrentiel.
L’accord prévoit une limitation des mouvements – 55 000 par an au lieu des quelque 40 000 actuellement, ainsi que la disparition progressive, durant la nuit, des avions les plus bruyants (dont les Boeing 747-400).
L’aéroport de Liège a beaucoup misé sur l’installation de la filiale logistique du géant chinois Alibaba
L’accord a le mérite de tenir compte de l’ensemble des enjeux au cœur de ce dossier, que ce soit le développement économique, les perspectives d’emploi dans le pôle cargo et logistique de l’aéroport, les nuisances sonores et le bien-être des riverains. Il est considéré comme équilibré par les partis au pouvoir en Wallonie mais risque toutefois de faire grincer des dents du côté de l’aéroport, qui espérait pouvoir grimper jusqu'à 70 000 mouvements par an, et auprès des riverains qui devront attendre jusque 2030 avant que soient totalement interdits les avions les plus bruyants, la nuit. Des recours juridiques sont donc possibles dans un avenir proche.
Mais au-delà de ces procédures, il serait trop simple de considérer que l’accord intervenu garantit un avenir sans nuages au tarmac liégeois. Car le transport aérien – passagers et fret – fait face aujourd’hui à des enjeux bien plus globaux et notamment aux mesures – indispensables – à prendre pour limiter le réchauffement climatique. Et il devra plus généralement s’adapter à une économie en transition vers un commerce avec davantage de proximité et une relocalisation souhaitable (en Europe) des outils de production. L’aéroport de Liège, qui a notamment beaucoup misé sur l’installation de la filiale logistique du géant chinois Alibaba, a donc surtout besoin d’une vision stratégique à plus long terme qui lui assure un avenir durable et respectueux de l’environnement.