Finances publiques : oui, c’est grave, docteur
Un édito de François Mathieu
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Publié le 10-02-2023 à 23h31
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Cette semaine, l’annonce par la nouvelle secrétaire d’Etat au budget Alexia Bertrand (Open VLD) que le déficit s’est amélioré de 7 milliards d’euros en 2022 ne leurre personne. La situation de nos finances publiques s’est surtout améliorée en raison d’une conjoncture internationale moins déprimée qu’attendu l’an dernier.
Pour le dire autrement, ces prochaines années vont être cruciales pour l’assainissement de nos finances publiques. Notre déficit abyssal, et donc notre dette, restent des épées de Damoclès bien aiguisées au-dessus de la tête des générations futures. Dans ce contexte, il est assez rassurant que le parti socialiste concède que ce soit aussi une préoccupation (sic). En revanche, on comprend moins bien que l’accent soit seulement mis sur l’amélioration des recettes (via la taxation des plus larges épaules) pour réduire notre déficit.
C’est évidemment discutable, notamment dans le cadre d’une réforme fiscale que les socialistes reconnaissent comme nécessaire, mais quand le PS, et ses autres partenaires de majorité (en Wallonie surtout), reconnaitront-ils enfin que le bât blesse d’abord du côté des dépenses publiques ?
Le travail réalisé par l’économiste Eric Dor pour La Libre, sur la base de données d’Eurostat, identifie assez clairement les coûts manifestement plus élevés qu’ailleurs chez nos voisins européens. Les services des administrations publiques, la gestion des affaires économiques, les transports et l’enseignement (secondaire) sont particulièrement dispendieux. Le poids de notre lasagne institutionnelle souvent décrié, jamais vraiment remis en question. Le PS, premier parti en Wallonie, a aussi la responsabilité de s’attaquer davantage aux maux qui gangrènent notre marché du travail. On ne dira pas que rien n’a été fait. Mais l’arsenal de mesures – plus contraignantes – pour amener plus de personnes sur le marché du travail, pour le dire de manière diplomatique, est largement perfectible.