L’intérêt collectif avant les ambitions locales
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 13-02-2023 à 07h07 - Mis à jour le 13-02-2023 à 07h10
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L’Université de Mons dénonce “un coup de poignard dans le dos des Hainuyers”. Cette charge virulente du rectorat de l’UMons s’adresse à la ministre de l’Enseignement supérieur (FWB) qui refuse de créer un master en médecine à Mons, tout comme elle n’autorisera pas l’UNamur de lancer son master de spécialisation en médecine générale.
Valérie Glatigny (MR) se montre particulièrement ferme sur ce dossier qui alimente de vives tensions entre universités. Le courage de la ministre face aux pressions académiques et politiques repose pourtant sur le bon sens et la prudence. Glatigny craint les surcoûts, le saupoudrage des deniers publics, le sous-localisme wallon et un affaiblissement de la formation de nos futurs médecins. À juste titre, tant il est peu contestable que l’organisation d’une nouvelle filière d’études en médecine représente un coût pour la collectivité. Tout comme il est évident qu’une faculté de médecine revendiquera à terme son propre hôpital universitaire. Là aussi, le coût sera incontestable pour une Fédération Wallonie-Bruxelles déjà fortement endettée.
Rappelons que cinq universités francophones, dont l’UMons, organisent déjà des baccalauréats en médecine, assurant ainsi une formation de proximité. Un nombre que peu d’autres régions dans le monde peuvent revendiquer. De plus, la création d’un nouveau master ne créera pas un seul médecin de plus, le nombre étant limité à 744 numéros Inami à l’horizon 2028.
Enfin, affirmer qu’un master en médecine permettrait d’endiguer le problème de pénurie de généralistes dans le Hainaut, c’est omettre qu’aucune corrélation n’est observée en Belgique entre la présence d’un master en médecine et le nombre de praticiens dans une province. Il suffit de jeter un œil sur la province de Liège pour s’en convaincre. L’enjeu de la pénurie nécessite par contre des incitants financiers et une augmentation du nombre de maîtres de stages. Reste à voir si les élus hainuyers sauront identifier les vraies priorités de leur province…