Un problème de consanguinité politique
Un édito de Stéphane Tassin.
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Publié le 14-02-2023 à 06h48 - Mis à jour le 14-02-2023 à 22h17
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La répétition des affaires touchant la Wallonie est-elle une fatalité ? On n’ose plus écrire le contraire tant l’accumulation des histoires est désespérante. Il est évident, en tout cas, que le changement de culture politique promis depuis des années doit être beaucoup plus drastique. Pourquoi ? Parce que l’affaire de détournement qui touche la FN Herstal met en lumière le laisser-faire quasiment généralisé du passé. Longtemps, des petits potentats nommés par le monde politique ont fait la pluie et le beau temps dans de structures publiques, se considérant comme intouchables. Que ce soit Nethys, il y a quelques années, ou la FN aujourd’hui dont apparaissent les turpitudes de l’ancien management qui ne brillait pas par sa transparence, le problème est le même. La consanguinité politique. Elle n’est pas un gage de réussite, au contraire. Çà et là, ça change un peu – la nouvelle direction de la FN, notamment, tranche avec l’opacité de l’ancienne –, mais il est évident que le gouvernement devrait s’assurer que partout, où il a placé des billes, les deniers sont gérés de manière optimale. Au risque, sinon, de ne jamais connaître de répit.
Certes, l’ancien administrateur délégué, Philippe Claessens et probablement une partie du conseil d’administration qui l’ont laissé agir portent tous une lourde responsabilité dans le gâchis qui est aujourd’hui mis en lumière. Mais le monde politique doit réfléchir à la manière avec laquelle il choisit les responsables de structures publiques. En cherchant la compétence plutôt que le clientélisme lorsqu’il nomme des gens dans ces structures, il s’éviterait nombre de problèmes. Parce que lorsqu’on sait que l’ancien administrateur délégué de la FN Herstal gagnait chaque année 800 000 euros bruts, évitant les plafonds fixés par le gouvernement, parce que la FN, bien que publique, évolue dans un secteur ultra-concurrentiel, et que dans ces secteurs-là, nous disait-on, il fallait la crème de la crème, c’est encore plus écœurant.