L’électrochoc
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 17-02-2023 à 23h37
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Quelle gueule de bois. Quel terrible constat aussi. Notre sondage politique “Le choix des Belges” – publié ce vendredi – représente un électrochoc. N’est-il pas terrifiant de constater qu'un parti séparatiste d’extrême-droite, le Vlaams Belang, devient la première force politique de Flandre ? Et qu’en Wallonie, les communistes du PTB ne cessent de progresser ?
Les sondages ne sont pas infaillibles et les futurs thèmes de campagne restent incertains, mais on ne peut ignorer ce signal d’alarme. L’actuelle crise du pouvoir d’achat a ouvert un boulevard aux discours simplistes : “on rase gratis”, ” c’est la faute de l’étranger”, “les riches n’ont qu’à casquer", etc. Comment reconstruire une société sur un champ de bataille idéologique et face à une paralysie presque généralisée des coalitions gouvernementales ? La rupture entre le monde politique et la population est effrayante. Elle ne laisse émerger que le chaos.
En Flandre, c’est l’avenir du pays et des valeurs démocratiques qui est plus que jamais menacé. En Wallonie, rien ne sera possible sans gestion responsable et sans activation des personnes sans travail. Seuls le redressement du taux d’emploi et des réformes structurelles pourront assurer un avenir aux jeunes et leur garantir un État-providence, la solidarité entre les citoyens, la soutenabilité du système des pensions et une économie innovante et dynamique. Sans cela, il ne restera que déception et colère.
Le sondage La Libre/RTBF confirme aussi – comme s’il le fallait encore – que la course derrière les extrêmes, comme le font de plus en plus le PS et la N-VA, ne font que les renforcer. Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie, aussi effrayant soit-il, aussi trompeur aussi. Quand le Parti socialiste prône une taxation toujours plus importante des riches et des entreprises, il laisse croire qu’une solution simple existe, alors que le niveau d’imposition est à peine soutenable. Vivre au-dessus de ses moyens, aucun ménage ne peut se le permettre bien longtemps. L’État non plus. Le train de vie des acteurs publics doit être revu et les entrepreneurs privés encouragés. Le dire, et même le répéter, ne suffira plus…