Où est passée Madame Sourire ?
Un édito de Dorian de Meeûs.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/a73d4771-d2aa-4518-8706-a13ac92d5b4c.png)
Publié le 16-02-2023 à 00h03
:focal(895x605:905x595)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PB6UQQKFNFFF7HQDRMOJORZF6A.png)
Cela aurait dû bien se passer, mais ce fut le chaos. L’évacuation du Palais des droits, le plus grand squat de Belgique occupé par plus de mille personnes, dont une majorité de demandeurs d’asile, a viré au fiasco. Il fallait vider et fermer ce bâtiment, tant les conditions sanitaires et sécuritaires y étaient indignes et inhumaines (La Libre y a consacré une série). Les autorités avaient promis de reloger toutes les personnes. Mercredi soir, deux cents candidats à l’asile ont été renvoyés à la rue, malgré l’obligation de l’État de leur donner le gîte et le couvert. Retour à la case départ.
Le même aveuglement et la même inhumanité s’observent dans une autre histoire : celle de l’expulsion de “Madame Sourire”. Divine N’Sunda est une Congolaise arrivée en Belgique il y a dix ans. Depuis, elle a suivi une formation d’auxiliaire à l’enfance, trouvé un logement à Chastre et décroché un CDI d’assistante extrascolaire dans la Petite École de Gentinnes et dans une école des devoirs. Un secteur, faut-il le rappeler, en pleine pénurie.
Mais voilà, bien que Divine coche toutes les cases, le 31 janvier dernier, cette jeune femme a été emmenée par la police dans un centre fermé. Son entourage n’a plus de nouvelles. L’équipe éducative de la Petite École, ainsi que le comité des parents et les enfants se mobilisent contre l’expulsion redoutée de Divine N’Sunda. Ils se disent choqués face à une telle injustice envers une personne qui a tout fait pour s’insérer et se mettre au service des enfants et des parents.
Si la politique d’asile exige de la fermeté, comme on l’a souvent rappelé ici, elle nécessite aussi de l’humanité. Pour cela, il faut forcément une vision politique claire, efficace, humaine et pragmatique. À Gentinnes, ces qualités semblent ne pas du tout avoir orienté le choix des autorités.