Que cette année va être longue
Un édito de Stéphane Tassin
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Publié le 19-02-2023 à 20h53
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Pendant la longue crise politique de 541 jours qu’a connue la Belgique, l’observateur lambda en tirait comme conclusion que malgré l’absence d’un gouvernement de plein exercice ce pays restait gouvernable. C’était oublier un peu vite que la Belgique est un État fédéral et que les gouvernements des entités fédérées, eux, fonctionnaient. Désormais c’est presque la crise à tous les étages. Il est d’ailleurs difficile de dire si la Vivaldi et les gouvernements flamand, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sortiront de l’ornière et continueront à gérer leurs compétences jusqu’au prochain scrutin qui aura lieu en mai ou en juin 2024 ? Si ce n’est pas le cas, nous vivrons une année électorale très longue où chaque parti cherchera à défendre des positions plus radicales que jamais. Le risque étant que les dérapages pourrissent les débats et que de nombreuses peaux de banane soient lancées çà et là pour déstabiliser l’adversaire.
Or, la situation internationale, la question climatique, le pouvoir d’achat, le taux d’emploi et tous les problèmes importants qui touchent directement les citoyens ne peuvent pas attendre. Au risque de nous répéter, les partenaires des différentes coalitions sont condamnés à s’entendre. Parce que, les alternatives ne sont pas légion – au fédéral, elles sont même impossibles à moins de faire monter la N-VA – et que changer d’attelage à un an du scrutin serait presque un non-sens vu le temps déjà perdu. La crise Covid n’est, certes, pas de la responsabilité des exécutifs mais le temps passé à la gérer a mis entre parenthèses la bonne marche des engagements pris en début de législature. De plus, au fédéral, il aura fallu plus d’un an pour mettre sur pied le gouvernement De Croo.
Le monde politique belge qui a toujours été reconnu pour sa capacité à passer des accords, à faire des compromis en est-il encore capable ? Au vu de ce qui passe dans quatre gouvernements ce pays, à des degrés divers et variés, on peut s’interroger. S’ils ne surmontent pas leurs différends, l’année électorale sera longue, sanglante et elle nourrira un peu plus encore l’antipolitisme ambiant.