Le soutien chinois à Vladimir Poutine
Un édito de Philippe Paquet.
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Publié le 21-02-2023 à 23h58
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Tandis que Joe Biden confirmait mardi, à Varsovie, l’engagement pris la veille, lors d’une visite historique à Kiev, de soutenir l’Ukraine jusqu’au bout, Vladimir Poutine réitérait sans réelle surprise, dans un discours aux accents délirants, sa dénonciation des forces maléfiques occidentales qui veulent faire de l’Ukraine un tremplin pour détruire la Russie. Loin de laisser entrevoir des négociations de paix, le maître du Kremlin a donc promis une escalade sur le champ de bataille.
Mardi toujours, et alors que le patron de la politique extérieure chinoise, Wang Yi, était à Moscou, son successeur au poste de ministre des Affaires étrangère, Qin Gang, s'est agacé, devant un parterre de diplomates étrangers à Pékin, de la prolongation d'un conflit "en passe d'échapper à tout contrôle". Il a invité "les pays concernés à cesser au plus vite de verser de l'huile sur le feu et de rejeter la faute sur la Chine".
Cette indignation laisse pantois. Certes, la Chine n'est pas directement responsable de la guerre. Mais, en scellant à l'époque un partenariat "sans limite" avec la Russie, elle en a sans doute cautionné le déclenchement. Elle a aussi empêché sa condamnation unanime en s'abstenant de façon répétée lors des votes à l'Onu et en encourageant des dizaines de pays à faire de même. Elle contribue à en retarder le dénouement en aidant économiquement Moscou à supporter, voire à contourner, les sanctions internationales.
La place logique de la Chine est auprès des Occidentaux, grâce auxquels elle a pu, durant ces quatre dernières décennies, réussir son extraordinaire modernisation. Au lieu de quoi elle s’obstine à pencher du mauvais côté de l’Histoire en défendant depuis un an un agresseur sans foi ni loi. Une erreur de positionnement dont elle a encore fourni une triste illustration, la semaine dernière, en accueillant le président iranien, Ebrahim Raïssi, autre allié du Kremlin, alors que le régime des mollahs révulse plus que jamais par son inhumanité.