Le Covid et la Chine de “l’ouverture”

La réaction des autorités chinoises n’a pas tardé. “Compte tenu des mensonges, des tromperies et des innombrables méfaits commis par les services de renseignement américains, leurs conclusions n’ont absolument aucune crédibilité”, a assené mercredi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Chacun appréciera ce jugement émanant d’un régime communiste qui a fait du mensonge et de la tromperie un art de gouverner depuis sa fondation en 1949.

C’est précisément la dissimulation chinoise qui complique l’évaluation de la position américaine. On reconnaît à Washington que le degré de certitude des services de renseignement est “faible” et, dans le contexte des tensions actuelles entre les deux pays, on pourrait suspecter une manœuvre pour accabler un peu plus Pékin. On ne saurait, toutefois, oublier que la Chine a jusqu’ici manqué totalement de transparence, refusant toute enquête indépendante en dehors d’une mission largement bidon menée par l’OMS. Or, si elle n’a rien à se reprocher, pourquoi la Chine ne joue-t-elle pas cartes sur table, en fournissant les informations qu’on lui réclame légitimement ?

Le fait est que, sous le règne de Xi Jinping, la Chine se complaît dans l’opacité et le secret. Dans son rapport annuel, le Club de la presse étrangère a encore dénoncé mercredi, à Pékin, un harcèlement généralisé et une surveillance constante qui empêchent les journalistes de faire leur travail. En lieu et place de “l’ouverture” promise par la politique lancée par Deng Xiaoping à la fin des années 1970, c’est une Chine de la fermeture qui se renforce aujourd’hui.