Une porte ouverte et un réel espoir
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 03-03-2023 à 00h00 - Mis à jour le 04-03-2023 à 07h16
Faut-il libérer un terroriste iranien en échange de la libération du belge Olivier Vandecasteele ? Cette question, diabolique, était indirectement posée à la Cour constitutionnelle. Face à ce grave dilemme éthique et juridique, la Cour a revu sa position. Elle estime que la récente condamnation à 40 ans de prison et 74 coups de fouet du travailleur humanitaire tournaisien change la donne. D’autant qu’il s’avère que plus la Belgique traîne des pieds, plus la peine devient aussi absurde qu’inhumaine.
L’Iran se sert ainsi odieusement d’Olivier Vandecasteele comme monnaie d’échange en vue d’obtenir la libération de l’agent des services secrets iraniens Assadollah Assadi. Ce dernier a été condamné en Belgique à vingt ans de prison pour avoir fomenté un attentat à Villepinte contre des opposants au régime.
En devant statuer sur la constitutionnalité du traité de transfèrement avec l’Iran, la Cour était poussée dans les filets, ceux du respect des lois. Alors qu’en face, l’Iran agit sans foi ni loi. L’État de droit est-il là pour défendre les règles de droit par-dessus tout ou pour défendre ses citoyens face à une barbarie étrangère ? La realpolitik pousse de nombreux États à trouver des arrangements avec l’ennemi, à négocier des rançons avec des crapules ou à fermer les yeux quand les circonstances l’imposent.
Face à un État voyou spécialisé dans le marché des otages, on ne peut que se réjouir que la Cour constitutionnelle ait finalement ouvert la porte à une solution légale et bilatérale rapide. Légale, même si, sur le fond, il y a matière à se pincer le nez. Rapide, aussi, mais on reste dans un processus diplomatique qui restera lent. Il faudra encore du temps, une certaine agilité diplomatique et une vraie rigueur pour que toutes les pièces du puzzle permettent la libération effective d’Olivier Vandecasteele et son rapatriement. Ainsi qu’un énorme soulagement…