En Iran, des menaces indignes et intolérables
Un édito de Vincent Braun
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Publié le 08-03-2023 à 08h22 - Mis à jour le 08-03-2023 à 08h23
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Discriminations, interdictions, intimidations, inégalités, contraintes, menaces… La liste est longue des entraves à l’émancipation des femmes, partout dans le monde. En l’espèce, l’Iran est de nouveau sous les feux de la rampe. En l’espèce, l’Iran fait partie des six pays (dont l’Afghanistan et la Russie) visés mardi par des sanctions européennes pour non respect des droits des femmes. Depuis trois mois, un millier de jeunes filles ont été victimes d’intoxications malveillantes au sein d’écoles et d’universités à travers tout le pays. Ces tentatives d’empoisonnement commises à l’aide de gaz irritants ont causé des nausées et des vertiges de même qu’un malaise et une colère persistants dans la population.
Le mystère demeure : aucune revendication, aucune piste, à peine quelques arrestations et aucun moyen ne permettant jusqu’ici de les déjouer. Une nouvelle illustration de l’incurie qu’une partie grandissante des Iraniens reproche depuis des années, dans les rues du pays, aux autorités de la République islamique. Dans un État sécuritaire et répressif, comment ignorer la thèse que l’État lui-même puisse y trouver son compte ? Comme celui de dissoudre ces foyers de contestation qui voient nombre de jeunes filles et femmes gagner l’avant-plan du mouvement protestataire qui défie depuis près de six mois la “république des mollahs”. Ces intoxications rappellent les attaques au vitriol de femmes “mal voilées”, tout aussi impunies et jouant le jeu d’un pouvoir qui invisibilise les femmes et rejette toute influence d’un Occident libertaire jugé “décadent” et “corrompu”. Selon une source fiable, des écoles ont diffusé des vidéos pornographiques et de viols à des écolières, soit le corollaire inéluctable de la liberté réclamée dans les rues selon les “gardiens de la révolution”, armée idéologique et garde prétorienne du régime. Toutes ces menaces sont indignes et intolérables. Aucun pouvoir ne peut subsister sans respecter l’intégrité physique et psychique de la moitié de la population.