Credit Suisse, un air de déjà-vu…
La débâcle de la banque suisse laisse penser que les leçons de la crise de 2008 n’ont pas été tirées.
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Publié le 20-03-2023 à 23h55 - Mis à jour le 21-03-2023 à 13h01
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Quelle déconfiture… Qui aurait pu imaginer, il y a quelques années encore, que la vénérable banque Credit Suisse allait tomber si bas. Et tellement mal en point qu’elle serait rachetée pour une “bouchée de pain” par UBS, sa principale rivale. Le prix proposé de 3 milliards de francs suisses correspond à moins de 80 centimes de franc suisse par action. Il y a quelques années, le cours se traitait à plus de 30 francs suisses.
La déroute a commencé par des investissements à risque dans des hedge funds (fonds spéculatifs). À cela se sont ajoutées les mauvaises performances d’un fonds dont la qualité des actifs n’a cessé de se dégrader sans que le Credit Suisse s’en aperçoive. Tous ces mauvais choix pris par des dirigeants payés à coup de plusieurs millions de francs suisses ont entraîné des pertes et ont fait peur aux investisseurs sur les marchés et, du même coup, aux clients et aux déposants. Un cercle vicieux bien connu.
En suivant les événements au fil des jours, on a comme une fâcheuse impression de déjà-vu. Comment ne pas se dire que les leçons de la crise bancaire de 2008 n’ont pas été tirées par ceux qui étaient à la tête de cette institution ? Les anciens dirigeants ont, certes, été remerciés mais non sans de généreuses indemnités. Et ceux qui sont en place pourront conserver leur bonus. Des bonus dont on connaît les effets pervers. Ils encouragent la prise de risque qui peut s’avérer démesurée. On continue à s’interroger sur les niveaux de rémunération de ces patrons de banques, totalement excessifs par rapport à leur valeur ajoutée. L’affaire Credit Suisse apporte, aussi, la démonstration que la taille n’apporte aucune garantie sur la bonne gestion d’une banque. Au contraire, elle peut encourager des dérives mégalos. Et elle confirme le principe du “too big to fail” (trop grande pour tomber). Les autorités suisses n’avaient, en effet, pas d’autre choix que de trouver une solution pour sauver le Credit Suisse.