Macron égal à lui-même
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 23-03-2023 à 00h01
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Tensions, manifestations, émeutes, paralysie, poubelles en feu et autres débordements. La France digère difficilement l’adoption de la réforme des retraites. Emmanuel Macron semble miser sur l’épuisement des opposants. Un pari risqué. Un de plus. Le président français ne compte pas retirer sa réforme ni relancer le processus d’adoption. Et pour cause, assène-t-il à juste titre, cette réforme est nécessaire. Elle a été largement débattue et négociée. Le texte de loi adopté via l’article 49.3 n’est pas le projet initial. Au contraire, il s’agit d’un compromis qui tient compte de nombreuses observations et critiques afin d’être le plus largement accepté. Malgré ses efforts et ceux de sa Première ministre, le consensus n’a pu être trouvé à l’Assemblée nationale. Le choix du 49.3 n’a rien de condamnable, mais c’est objectivement la pire formule pour une réforme qui touche tous les citoyens. D’autant que ce mécanisme a été présenté par le gouvernement – et jusqu’à la dernière minute – comme un épouvantail, un tabou.
Il est frappant d’observer à quel point la colère de la rue et de l’opposition se focalise davantage sur la forme que sur le fond. Et c’est une constante chez Emmanuel Macron. Son style dérange, son vocabulaire heurte, son intransigeance passe pour du mépris et ses propos ne convainquent que ses partisans. Macron n’a pas changé, il reste égal à lui-même. C’est sa principale faiblesse. Mais sa force, son atout, reste intacte: il veut transformer le pays, là où Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont échoué.
Dans ce contexte brûlant, l’homme doit rebondir, donner le cap et rassembler au-delà d’une majorité qui devient très relative. Il lui faut un nouveau souffle et une nouvelle méthode. Il devra y mettre les formes et renouer des relations avec ses adversaires politiques et les syndicats. L’immobilisme n’est pas une option. La France ne peut se le permettre…