Ceci ne vaut pas une crise
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 25-03-2023 à 07h30
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La séquence orageuse initiée par le refus d’un master en médecine à l’UMons met en évidence différentes manières de faire de la politique. Cet éventail de styles, de tempéraments et de priorités budgétaires et sociétales explique grandement un tel emballement. On savait que la bataille du Hainaut allait alimenter la campagne électorale de 2024, mais pas à ce point et encore moins si tôt. Face aux critiques virulentes de Georges-Louis Bouchez contre les socialistes, Paul Magnette semble à bout de patience, s’énerve et menace de se débarrasser du MR. Ce bras de fer permet au président du PS de faire d’une pierre deux coups : il déstabilise les libéraux et fragilise leur président.
Sans balayer les arguments des uns et des autres dans ce dossier sensible, on peut tout de même déplorer une forme de victimisation dans l’attitude du PS dans sa défense des intérêts hennuyers.
Développer une argumentation, défendre des valeurs idéologiques ou privilégier des priorités, tout cela fait pleinement partie de la vie politique. Du jeu politique aussi. La noblesse du métier est même de le faire publiquement par des femmes et des hommes souvent courageux. En ce sens, et même si on ne partage pas toujours ses décisions, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles fait preuve d’une certaine collégialité bienveillante, capable de surmonter les clivages. Ici aussi, malgré les tensions, un accord semble incontournable. Personne ne peut imaginer que les gouvernements communautaire et wallon trébuchent à un an des élections sur un dossier symbolique mais, malgré tout, secondaire. Sans parler de l’effet boomerang qui affecterait immanquablement une Vivaldi déjà à couteaux tirés.
Donnons le temps de ce week-end aux ténors francophones pour faire descendre la pression, échanger de manière constructive et accoucher d’un compromis digne de ce nom. Ceci ne vaut pas une crise. L’équipe de Pierre-Yves Jeholet doit se concentrer sur l’essentiel : le redressement de l’enseignement. Et ce n’est pas le boulot qui manque…