Réforme des rythmes scolaires : un calendrier qui divise et sépare
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 29-03-2023 à 00h02 - Mis à jour le 30-03-2023 à 09h48
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C’était prévisible. Et nous l’avions écrit et répété : le changement unilatéral des rythmes scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles bouleverse l’organisation de très nombreuses familles. À Bruxelles d’abord, mais aussi dans la périphérie et tout le long de la frontière linguistique. Ce décret, voté et appliqué en quatre mois seulement, ne laisse que peu de latitude aux familles touchées pour s’organiser ou pour changer leurs enfants de système scolaire. Malgré les nombreux témoignages de désarroi, toute demande de réajustement est systématiquement rejetée. Quant aux critiques, elles sont ignorées. En gros, chacun devrait assumer ses choix pédagogiques… effectués pourtant dans un contexte tout autre, et prendre sur soi sa ferme volonté d’éduquer ses enfants dans une autre langue.
Ce vendredi soir, les élèves de l’enseignement flamand entament leurs vacances de Pâques. Parmi eux, 90 000 jeunes francophones selon les calculs de la députée Mathilde Vandorpe (Les Engagés). Comme cela était attendu, l’offre en stages extrascolaires n’a pas suivi. Principalement par manque de temps pour adapter l’offre à la demande. Ne plus permettre aux jeunes Belges, francophones et flamands, de se retrouver ensemble pendant les vacances représente une autre conséquence regrettable dans un pays multiculturel qui se doit de cultiver la différence et jeter des ponts. Mais voilà, en l’absence de stages, place à la débrouille… Une situation intenable pour les familles les plus modestes ou les parents isolés. Un cauchemar pour nombre d’adultes, et de mères en particulier. Les parents qui travaillent dans des entreprises gérées par des cadres flamands ont aussi du mal à faire accepter leurs congés.
À cela s’ajoute un autre impact, également prévisible, sur l’enseignement en immersion. Le recrutement de professeurs flamands était déjà compliqué en raison des distances à parcourir et du salaire moins attractif qu’en Flandre. L’absence d’harmonisation entre calendriers a achevé de démotiver nombre d’entre eux. Les départs s’accumulent, tout comme les difficultés de les remplacer. Cette filière scolaire est menacée.