Un Plan Alcool? Juste un peu d’eau dans le vin
Un édito de Annick Hovine.
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Publié le 30-03-2023 à 00h09
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La Belgique dispose donc de son premier Plan Alcool validé par les 9 ministres chargés, à leurs niveaux respectifs (fédéral, régional et communautaire), de protéger la santé publique. En matière de lutte contre la consommation abusive et nocive d’alcool, il est temps de s’y mettre.
Avec 12 litres d’alcool pur ingurgités par habitant et par an, la Belgique se situe au-dessus de la moyenne des pays européens (qui ont déjà le plus haut niveau de consommation d’alcool au monde !). Chaque année, près de 9 300 Belges meurent de boire (des suites d’une cirrhose du foie, d’un cancer, de maladies cardiovasculaires, causés par l’alcool…). Et c’est sans compter les décès indirects liés à l’alcool au volant. Souvent des jeunes dont la vie s’arrête sur un platane au bout d’une soirée arrosée.
Parlons-en, des 15-24 ans… Un sur dix reconnaît un épisode hebdomadaire de consommation à risque (au moins 6 verres d’alcool).
Les ministres avaient tous ces chiffres sous les yeux, comme les rapports d’experts et les recommandations insistantes des acteurs de la santé. Qu’en ont-ils fait ?
Au lieu de prendre des mesures énergiques et sérieuses contre tout ce qui pousse à la surconsommation d’alcool, ils ont juste mis un peu d’eau dans le vin.
Ils auraient dû, comme en France, interdire totalement la publicité liée à l’alcool – et pas juste dans les 5 minutes avant et après les programmes pour jeunes à la radio et à la télé. Ils auraient dû, aussi, interdire complètement la vente d’alcool à emporter dans les stations-services le long des autoroutes – et pas seulement entre 22 heures et 7 heures du matin.
Ils auraient dû, encore, imposer un étiquetage sur les bouteilles et les canettes, précisant le nombre d’unités d’alcool et les apports nutritionnels pour que le consommateur boive au moins en connaissance de cause. Ils auraient dû, enfin, obliger à mettre gratuitement l’eau du robinet à disposition dans l’Horeca et dans les lieux festifs.
Ils auraient dû, dans l’intérêt de la santé publique. Ils ne l’ont pas fait. Les ministres “savent pourquoi”.