Un tour de vis budgétaire trop faible
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 31-03-2023 à 23h45
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Un ajustement budgétaire n’est jamais une partie de plaisir pour un gouvernement fédéral qui allie, vaille que vaille, sept partis aux idéologies aussi variées que contradictoires. C’est encore moins le cas lorsque le déficit s’emballe, que la dette (582 milliards d’euros) devient insoutenable et que les agences de notation et autres institutions tirent – tour à tour – le signal d’alarme. Dans cette morosité, et après trois années d’efforts nécessaires pour résister aux crises sanitaire et énergétique inédites, le gouvernement a pu faire cette semaine quelques coupes dans ses dépenses. Enfin.
Mais les partenaires de la Vivaldi ne peuvent en aucun cas se satisfaire de cet accord. Certes, un effort net de 1,75 milliard n’est pas un mauvais compromis entre des partenaires en conflit permanent. Mais le tour de vis est trop faible pour faire face aux défis majeurs qui se profilent. À commencer par l’envol du coût des retraites. Car, qu’on le veuille ou non, les retraites pèsent sur les finances publiques et il est essentiel de préserver le système avant qu’il ne soit trop tard. Notre modèle social en dépend.
Une fois de plus, les grandes réformes sont repoussées à plus tard. Pourtant, les faibles acquis engrangés de la Vivaldi et la perspective des prochaines élections rendent tout nouvel accord peu probable. D’ailleurs, sur la fiscalité, plus personne n’y croit vraiment.
Durant ces longues heures de négociations, le PS refusait d’envisager la suspension du chômage pour les demandeurs d’emploi depuis plus de deux ans et qui, à deux reprises, refuseraient un emploi en pénurie sans raison suffisante. “Imbuvable” a-t-on entendu. Pourtant, la problématique des métiers en pénurie est incompréhensible dans un marché au taux d’emploi si faible. À Bruxelles et en Wallonie, un rééquilibrage s’impose, d’une manière ou d’une autre. Le ministre de l’Emploi se doit de trouver les leviers efficaces qui inverseront la tendance. Pour les pensions aussi, il y a urgence. Et sur le nucléaire, malheureusement, il est peut-être même déjà trop tard pour prolonger le plus de réacteurs possible…