Sarah Schlitz ou la démission de l’indécence
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 25-04-2023 à 23h57 - Mis à jour le 26-04-2023 à 15h18
Pour l’Écolo Sarah Schlitz, tout a commencé par un dérapage déontologique et s’est fini par un carambolage spectaculaire. Accusée d’imposer un logo personnel sur des annonces d’évènements qu’elle subventionne avec de l’argent public, la secrétaire d’État à l’Egalite des Chances s’est d’abord excusée pour la « maladresse » de son cabinet. Mais la N-VA n’en démordait pas et accusait Sarah Schlitz de mentir.
Le député Sander Loones, qui a déjà eu le scalp de la secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker, était à la manœuvre et exigeait des explications claires. Mais Sarah Schlitz et son cabinet ont préféré la diversion à une réponse argumentée. Avant de saisir l’occasion de se défendre devant le parlement, les verts sont passés à l’attaque sur les réseaux sociaux. On est loin d’une opération subtile puisque le cabinet a diffusé des illustrations d’homosexuels victimes des nazis afin de « mettre en lumière le fascisme et ses héritiers ». Faire l’amalgame entre N-VA, extrême droite et régime nazi pour réfuter un dérapage d’ordre éthique, il fallait oser. Le compte officiel de la secrétaire d’État a même soutenu ce photomontage grotesque. Avant, ici aussi, d’affirmer que c’est un collaborateur qui l’a fait « sans l’accord » de l’intéressée. Un cabinet d’amateurs dira-t-on. Ou de partisans obsédés par des excuses bidons…
Alors oui, la secrétaire d’État était davantage activiste que ministre. Oui, Sarah Schlitz est une femme. Oui, elle défend un féminisme radical et clivant. Et, oui, la politique est un univers impitoyable et dur. Mais, ce qui est reproché à Sarah Schlitz n’a rien à voir avec tout cela. Rien. Il lui était juste demandé de clarifier une situation, de répondre aux questions concrètes d’un député de l’opposition et de dire la vérité au Parlement. La piètre tentative d’enfumage n’a fait que raviver une polémique au point de la rendre incontrôlable.
Sarah Schlitz a-t-elle volontairement imposé l’usage de son logo personnel aux organisations subventionnées ? Elle s’en défendait tellement maladroitement que sa démission devenait inévitable…