Quand le quatrième pouvoir bouscule…
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 28-04-2023 à 00h21
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La presse et les médias représentent une forme de contre-pouvoir aux trois pouvoirs incarnant l’État (pouvoir exécutif, législatif et judiciaire). En 1840, l'écrivain Honoré de Balzac parlait déjà de “quatrième pouvoir”. L’expression est discutable, mais son influence sur l’opinion publique et l’impact de ses révélations sont réels.
Ces derniers mois, les scandales politiques se sont succédé : pensions considérables de certains parlementaires, indemnités indécentes, dépenses injustifiées… Ces révélations brisent des carrières, ruinent l'avenir des personnalités montantes ou enterrent plus vite que prévu de vieux éléphants. L’image de la politique n’en sort pas indemne et les dégâts collatéraux sont considérables pour les jeunes élus qui n’ont rien à se reprocher. D’ailleurs, ils ne profiteront sans doute jamais de ces avantages discrets.
Certains élus s’inquiètent à raison du risque que ce grand déballage quotidien fait peser sur le modèle démocratique. La légitimité de ce dernier repose justement sur une certaine éthique, le sens de l’intérêt général et le respect de l'adversaire. Autant de vertus mises à mal ces derniers mois. Critiquer les dérives d’une partie du monde politique, ce n’est pas faire de l’antipolitique ou céder au poujadisme ; au contraire, c’est travailler sur sa respectabilité et son devoir d’exemplarité et de transparence.
Après le temps des révélations et de l’indignation, l’heure est à l’exigence d’une profonde réforme de la gouvernance. Tant les politiques que les partis ne peuvent plus être juges et parties de leurs conditions financières et de leur mode de fonctionnement. L’enjeu n’est pas de réduire les salaires des députés, mais de trouver la juste rémunération. Il faudra aussi réévaluer certains privilèges et remettre en cause les montants des indemnités de sortie. Le financement et les dépenses des partis méritent aussi une vraie réflexion.
Face à ces errements dans un État surendetté, la démocratie a mal. Il est temps de soigner le malade, pas de le cacher. En ce sens, en bousculant de vieilles habitudes, la presse fait simplement un travail sain, celui de la transparence.