La fracture du 1er mai
Un édito de François Mathieu
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Publié le 01-05-2023 à 18h20
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1er mai 2023, jour de fête du travail. Pas pour la Vivaldi. Car s’il y a bien des mots qui ont été galvaudés en ce premier mai, ce sont les mots “fête” et “travail”. Les discours des différents partenaires de la majorité ont servi de marqueurs idéologiques et symboliques. Et de rampes de lancement pour la campagne de 2024.
À aucun moment les propos tenus par les uns et les autres n’ont posé les jalons de la manière dont la Vivaldi allait pouvoir s’entendre sur l’année de législature qui reste pour redonner sens au mot “travail”. “Taxer les millionnaires”. “Rendre le travail obligatoire”. “On n’oppose pas travailleurs et sans emploi”… C’est certain, le taux d’emploi n’a qu’à bien se tenir. Le décollage est en marche. Cela prêterait presque à sourire si l’exécutif n’avait pas fait du taux d’emploi de 80 % d’ici 2030 son principal mantra pour sécuriser notre modèle social et économique à l’avenir. Le parti socialiste, fier de ses acquis sur la pension minimale, et qui voit le PTB le déborder de partout, freine des quatre fers dès qu’il s’agit d’assortir le mot “travail” au mot “réforme”. En torpillant le Premier ministre, qui a dit tout le bien qu’il pensait de l’idée des socialistes flamands et des libéraux francophones de cornaquer les allocations de chômage, les socialistes francophones ont sonné le clap de fin de cette législature. Et d’une vraie réforme du marché du travail dans un avenir plus ou moins proche.
On voit pourtant mal comment le taux d’emploi pourra grimper dans des proportions importantes sans réforme d’ampleur, qui prenne en compte la formation des jeunes et des moins jeunes, l’accompagnement des tempes grises et la pénibilité au travail, la réduction des pièges à l’emploi, la réintégration des personnes inactives laissées en bord de chemin… Des tout petits pas ont été réalisés au cours de la législature, certes. Mais il en faudrait bien d’autres. À ceux qui invoquent qu’une réforme du marché du travail ne figure pas dans l’accord de gouvernement, on rappellera qu’on y trouve tout de même ces deux phrases : “Les demandeurs d’emploi doivent être orientés vers le marché du travail le plus rapidement possible” ; “La réintégration des malades de longue durée au travail et sur le marché de l’emploi sera encore renforcée”. Dont acte ?