Des liens trop proches entre l’État et Bpost
Un édito d’Ariane van Caloen.
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Publié le 03-05-2023 à 00h01
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En devenant ministre de tutelle des Entreprises publiques et donc de bpost, Petra De Sutter n’imaginait sûrement pas qu’elle hériterait d’un dossier aussi pourri. Depuis qu’elle est en place, il s’en est passé des choses dans cette entreprise détenue à 51 % par l’État belge. Un CEO a été remercié sur fond de soupçons d’entente dans la concession pour la distribution de journaux. L’entreprise, qui est cotée en Bourse, a dû faire la semaine dernière un avertissement sur résultat suite à d’éventuelles irrégularités dans les contrats signés avec l’État belge. Elle aurait perçu des marges trop élevées notamment dans son rôle de trésorier.
Et ce mercredi, on apprend que le cabinet de Petra De Sutter emploie deux collaborateurs de bpost qui les paie alors qu’ils ont participé à la préparation du contrat de gestion. Certes, ce type de contrat de travail n’est pas illégal. Mais ce qui est plus problématique, c’est que ces deux personnes ont travaillé sur un contrat de gestion qui serait, semble-t-il, généreux. La ministre a beau clamer qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, le doute est désormais permis.
Pour le nouveau contrat de gestion, ce sont environ 130 millions d’euros par an qui sont déboursés par l’État belge. Fallait-il payer autant ?
Quant à la subvention pour la distribution de journaux, même si elle va être réduite de 175 à 125 millions d’euros, cela reste un montant considérable. Cela fait beaucoup d’argent qui sort des caisses de l’État – et donc du contribuable – pour alimenter celles de bpost qui peut toujours faire valoir qu’il y a de nombreux emplois à la clé.
Il aura fallu que toutes ces “affaires” soient révélées dans la presse pour qu’on se pose enfin la question de savoir si les liens clairement trop proches entre l’État et bpost ne posent pas un réel problème, notamment d’aide d’État.
Il est plus que temps de ramener de la bonne gouvernance au sein de bpost, qui ne doit plus être une entreprise si proche de l’État et vice versa. Ce qui veut aussi dire que l’État doit s’interroger sur la manière dont il joue son rôle d’actionnaire. Car il peut mieux faire. Et partant de ce constat, ne faudrait-il pas lancer le débat sur une privatisation complète de l’entreprise ou en tout cas des activités soumises à la concurrence ?