Trois attitudes intenables
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 15-05-2023 à 06h59 - Mis à jour le 15-05-2023 à 13h23
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C’est une petite musique qui monte doucement à un an de la probable “mère de toutes les élections”. Face aux enjeux économiques et sociaux, les politiques flamands exigent une réforme institutionnelle. La concertation sociale étant sclérosée et les progrès minimes en matière d’emploi, de fiscalité et de pensions, ils veulent davantage de leviers pour agir concrètement et rapidement en Flandre. En face, les francophones se justifient, se victimisent ou répètent des promesses. Trois attitudes intenables.
La Wallonie et Bruxelles doivent en finir avec cette forme de fatalisme qui les paralyse. La classe politique francophone doit combattre l’inertie et oser changer sa culture politique. Même les socialistes flamands de Vooruit ont compris que la gauche devait réhabiliter la valeur travail et stimuler l’esprit d’entreprendre. Deux concepts en bien mauvais état côté francophone.
Se positionner idéologiquement par rapport aux critiques de la Flandre n’aboutira à rien. Ce sont des régions qu’il faut redresser et les statistiques qu’il faut améliorer. Aujourd’hui, le mouvement flamand n’est que l’ombre de lui-même. Après avoir remporté plusieurs trophées, ses revendications linguistiques sont devenues ringardes ou inaudibles. Il exige par contre de nouveaux transferts de compétences. Et ce, malgré les difficultés de digérer la dernière réforme de l’État et malgré les doutes sur la pertinence réelle du confédéralisme. Mais tant que les indicateurs dessineront des fossés qui se creusent, la tentation subsistera. Elle se renforcera même.
Peu attractive et menacée de banqueroute, la Wallonie a vu les investissements étrangers chuter de 42 % sur un an. Désastreux. Son taux d’activité reste beaucoup trop faible, sa trajectoire budgétaire incertaine et le poids de l’administration et des dépenses publiques injustifiables.
L’institutionnel ne peut être le noyau des futures et interminables négociations gouvernementales. Il nous faut une profonde révolution managériale. Les enjeux en matière de pouvoir d’achat, de déficit public, de stabilité fiscale, de relance économique et d’environnement méritent toute l’attention et toute l’énergie. “Get up Wallonia ! ”, un slogan sans lendemain ? L’urgence absolue nous l’interdit.