Redonnons l’envie aux élus de proximité
Un édito de Stéphane Tassin
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Publié le 22-05-2023 à 00h00 - Mis à jour le 22-05-2023 à 00h03
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Les élus locaux, en Wallonie ont le blues. À tel point qu’on peut se demander si on trouvera encore suffisamment de candidats, à l’avenir, pour occuper des fonctions de bourgmestre et d'échevin ? Les pressions qui pèsent sur les épaules de ces élus de proximité sont de plus en plus nombreuses et font office de repoussoir pour d’éventuels candidats. Et les réseaux sociaux n’arrangent rien. S’ils peuvent être un formidable vecteur de communication, ils ont aussi de très mauvais côtés. Certains utilisateurs se comportent, assis derrière leur clavier, de manière tout à fait inadmissible.
Certes, le problème ne touche pas que les élus, mais les menaces, invectives, agressions verbales qui les visent, poussent certains d’entre eux à jeter l’éponge. L’impatience grandissante de certains de leurs administrés, la déliquescence d’un certain sens du collectif au profit de l’intérêt purement personnel conduisent de nombreux citoyens à se comporter sur les réseaux d’une façon qu’ils n’oseraient même pas imaginer s’ils se trouvaient en face de leur interlocuteur.
Exiger d’un bourgmestre qu’un désir soit assouvi dans la seconde, menacer verbalement ou physiquement un élu, considérer que la courtoisie élémentaire n’est pas nécessaire lorsqu’on s’adresse à quelqu’un sur les réseaux, attendre le bourgmestre devant chez lui, les exemples de déviances sont nombreux, trop nombreux.
La gestion d’une ville ou d’une commune est le lieu du pouvoir le plus proche des gens. Celui, où l’effet d’une décision se fait ressentir de manière très concrète. Mais si l’attrait pour ce niveau de pouvoir s’érode, le nombre de listes et l’offre démocratique vont diminuer. La prise de conscience du problème doit être générale et rapide. Que ce soit au niveau de la Wallonie qui a la tutelle sur les communes, de la justice qui pourrait faciliter les poursuites d’auteurs de délits sur les réseaux sociaux, des citoyens qui vivent tous quelque part, et des élus eux-mêmes qui devraient parfois changer certaines vieilles habitudes détestables. Sans cela, ils ne seront plus très nombreux à vouloir s’engager dans la gestion de la cité, notre cité.