Plein de nouveautés fiscales, mais pas de réforme...
Un édito de François Mathieu
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- Publié le 01-06-2023 à 23h58
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Des changements législatifs pas anodins du tout pour mieux contrôler la taxe compte-titres. Une nouvelle annexe à la déclaration fiscale pour vérifier les loyers réels perçus par les propriétaires de biens loués à titre professionnel. Une réforme des accises. Une réforme des droits d’auteur. Une révision, très prochainement, de la taxe Caïman. Liste non exhaustive, loin de là. Chaque jour apporte son lot de « nouveautés » sur le plan fiscal, bonnes et moins bonnes. On peut incontestablement affirmer que le cabinet des Finances travaille. Que la fiscalité est un champ largement labouré par la Vivaldi. Qui ressemble, de plus en plus, à un champ de bataille. Car l’essentiel, lui, reste en rade. La grande réforme fiscale tant vantée par la Vivaldi en début de législature est désormais bien loin. Comme la réformette des pensions, même la première étape de cette réforme fiscale, déposée en mars par le Ministre des Finances, ne fait plus l’objet de véritables discussions entre les 7 partis de la majorité. On nous confirme que le projet de réforme visant à simplifier le système fiscal, et réduire la fiscalité sur le travail, "c’est au point mort".
On ne va pas enterrer ici deux des principaux thèmes de l’accord gouvernemental – il leur reste quelques semaines pour « sortir quelque chose » - mais en attendant, on superpose des couches à un système fiscal déjà trop complexe. Et si la lutte contre la fraude fiscale est bien légitime, pas mal de mesures vont dans le sens d’un alourdissement de la fiscalité. Comme si la pression fiscale, dans un contexte socio-économique qui reste tendu et incertain, ne suffisait pas. L’essentiel, disions-nous, reste oublié : la baisse des charges sur le travail reste bien trop élevée. La Belgique taxe trop vite, trop fort, les revenus du travail par rapport aux pays voisins. Sans qu’il saute immédiatement aux yeux que cette manne d’argent serve toujours utilement le service public avec un grand "S". On peut débattre à l’infini de la légitimité de certaines dépenses publiques, le fait que le gouvernement soit incapable de tenir l’une de ses principales promesses – la baisse des charges sur le travail – le rend d'autant plus critiquable.