Diminuer le nombre d’élus à Bruxelles et remettre en cause l’apartheid linguistique
Une édito d'Adrien de Marneffe.
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- Publié le 07-06-2023 à 07h12
- Mis à jour le 07-06-2023 à 09h41
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L’Open VLD, via Alexia Bertrand et Sven Gatz, propose une simplification drastique des institutions bruxelloises. Cela implique notamment de passer de 89 députés à maximum 50 au Parlement bruxellois.
Plusieurs partis flamands, d’ordinaire prompts à fustiger la mal governo bruxelloise, se sont rapidement employés à maudire cette proposition…
Le service aux néerlandophones “seulement garanti par la présence flamande” dans les institutions serait mis en danger font-ils savoir en brandissant cette vieille crainte flamande qui a été le carburant le plus puissant de la construction de l'actuel mammouth institutionnel bruxellois.
Mais en vérité, cette vision binaire de Bruxelles se borne à considérer les néerlandophones comme une minorité assiégée dans un océan francophone. Elle s’accommode remarquablement mal de la réalité objective. Dans notre capitale aux 100 langues, l’enseignement néerlandophone rencontre un succès retentissant. Les écoles flamandes refusent des élèves.
Bruxelles a besoin de moins d’élus, mais de plus de responsables politiques.
Et d’une gestion globale plus cohérente, d’une vision à long terme budgétairement tenable. Le nombre pléthorique d’élus au Parlement, dans les communes, dans les structures communautaires et régionales, de même que la complexité de cet enchevêtrement, n’y contribue pas.
La proposition des libéraux flamands n’est toutefois pas dénuée d’arrière-pensée communautaire. Elle prévoit un ratio de 40 francophones pour 10 néerlandophones. C’est légèrement plus que la représentation actuelle (17 sur 89). L’évolution de la population néerlandophone bruxelloise ne justifie plus une telle clé de répartition.
Allons plus loin : ces représentations linguistiques surannées ont-elles encore leur place dans une ville cosmopolite comme Bruxelles ? Le PTB dispose d’un financement en tant que groupe linguistique francophone. Le PVDA en reçoit un autre sous le rôle néerlandophone. Il s’agit pourtant du même parti. Car le Parlement bruxellois ne reconnaît qu’une identité à un député : francophone ou néerlandophone. Il n’est pas permis d’en changer au cours d’une vie. Ne pourrait-on pas autoriser une neutralité linguistique aux listes ou aux élus ? Et remettre en cause la logique de cet apartheid linguistique bruxellois.