La Belgique mise en garde, ses politiques aussi…
Un édito de Dorian de Meeûs.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/a73d4771-d2aa-4518-8706-a13ac92d5b4c.png)
- Publié le 07-06-2023 à 23h59
Une campagne électorale est toujours incertaine. Entre la dynamique qu’elle insuffle et les rebondissements qu’elle subit, il y a souvent un effet d’aubaine pour les uns qui plombe les plans des autres. Des thématiques s’imposeront sur le terrain et dans les médias, par la vision stratégique d’un parti ou par un fait de campagne inattendu. Mais, in fine, seuls les citoyens influencent vraiment le choix des sujets qui s’avèrent incontournables. À un an du scrutin, le pouvoir d’achat se positionne comme un enjeu inéluctable. Et pour cause, l’inflation de ces derniers mois pèse sur le moral des citoyens et sur le souffle des entreprises. Les nationalistes flamands tentent d’inclure, coûte que coûte, l’institutionnel dans les débats, mais le chemin pour y parvenir s’annonce semé d’embûches.
Ce contexte de “la vie chère”, aucun parti, aucun ténor, n’aura intérêt à l’éluder. Mais il devra s’y atteler avec pragmatisme car l’OCDE le dit, et l’a encore réaffirmée ce mercredi, la dette élevée de notre pays limite les marges de manœuvre en matière d’investissements publics et de réformes coûteuses. Nos dépenses futures vont augmenter dans les années à venir. Ce n’est pas une hypothèse, mais un constat. La population vieillissante, la transition énergétique et la remontée des taux d’intérêt n’annoncent rien d’autre. On peut le déplorer, mais non l’ignorer.
L’endettement de notre économie, parmi les plus mauvais élèves de l’Union européenne, représente une contrainte de poids pour les futurs candidats : il leur faudra immanquablement trouver des pistes d’économies structurelles, mais aussi garder dans leurs tiroirs toutes les mesures impayables. Éviter les promesses sans lendemain reste la meilleure recette contre l’apolitisme ambiant qui alimente chaque jour davantage les extrêmes.
Bien que la gauche et la droite se déchirent sur les projets de réforme fiscale, des pensions et du marché du travail, ces questions sont loin d’être anodines ou purement électoralistes. Revaloriser le travail, soutenir l’entrepreneuriat, relever le taux d’emploi et assurer la viabilité de nos pensions sont des vraies réponses à l’inflation et au ralentissement économique.