Joe Biden au pied du mur climatique
Un édito de Philippe Paquet.
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- Publié le 08-08-2023 à 00h05
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Joe Biden a entamé mardi une visite dans l’Ouest américain en s’arrêtant au Grand Canyon. L’intention était d’y proclamer la création d’un nouveau "monument national", une zone protégée de quelque 4 000 km2 qui sera ainsi mise à l’abri de toute future prospection minière à la demande des tribus indiennes autochtones.
Le président américain entend aussi mettre en exergue, alors que débute la campagne pour sa réélection, sa politique en faveur du climat et de l’environnement. Cela tombe bien : tandis que le service météorologique européen Copernicus confirme que la planète a connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, les trois États qui accueillent Joe Biden (Arizona, Nouveau-Mexique et Utah) ont enduré, cet été, des températures excessives sans précédent.
Avec notamment son Inflation Reduction Act, qui prévoit 400 milliards de dollars pour développer les énergies vertes et aider les Américains à vivre de façon plus écologique, Joe Biden est d'ores et déjà le président qui s'est montré le plus entreprenant en la matière. Mais ses compatriotes l'ignorent et se montrent injustement dubitatifs ou critiques.
Selon un récent sondage Washington Post/Université du Maryland, 71 % des Américains avouent ne rien savoir ou très peu sur la loi votée il y a un an, quand bien même elle leur octroie de nombreuses primes et favorise l'emploi en stimulant des pans entiers de l'économie. Cette ignorance explique sans doute pourquoi ils sont 57 % à ne pas approuver la manière dont le Président s'attaque au dérèglement climatique.
Ce constat est affolant en soi, et plus encore quand on sait que les Républicains trépignent à l’idée de pouvoir défaire tout ce que les Démocrates auront fait. Or les sondages prédisent, à ce stade, un scrutin serré en novembre 2024, y compris dans l’hypothèse d’un nouveau duel entre Joe Biden et Donald Trump. Cette perspective rappelle à quel point la présidentielle américaine aura un impact sur les États-Unis, mais aussi sur la planète tout entière. Avec une majorité d’électeurs qui ne mesure pas correctement l’enjeu. C’est terrifiant.