Le bien-être des enseignants comme priorité
Un édito de Monique Baus.
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- Publié le 20-08-2023 à 00h02
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Les derniers chiffres des absences pour maladie dans les rangs enseignants ont de quoi inquiéter, alors que les écoles peinent à compléter leurs équipes pour la rentrée. La pénurie n’est pas neuve. La première "table ronde pour lutter contre la pénurie" remonte même à plus de 20 ans (en 2002 !). Pas question donc d’attribuer le problème au seul gouvernement en place. Force est de constater qu’aucun de ceux qui l’ont précédé n’a pu trouver, non plus, la formule magique pour le résoudre. À la difficulté de trouver une enseignante ou un enseignant pour chaque poste s’en ajoute une autre : l’y faire rester. À ce propos, les chiffres de l’administration pour l’année scolaire passée montrent que le taux d’absence des profs et directeurs, tous niveaux confondus, était de 8,5 % : plus que l’année précédente et plus, aussi, que pendant la crise sanitaire.
Certes, la hausse des absences pour maladie touche l’ensemble des secteurs. Morosité ambiante, contexte économique, tensions mondiales et crise climatique fragilisent l’immunité de la population active en Belgique. Moralement et physiquement. Et la maladie constitue parfois le signe avant-coureur d’un départ futur. Certaines entreprises ont bien compris ce que cela leur coûte. Elles commencent à mettre en place des plans spécifiques. Les spécialistes des ressources humaines sont unanimes : une des clés consiste à faire de la prévention, en amont. Mot d’ordre absolu : le bien-être des membres du personnel.
L’enquête auprès de ses directions publiée, la semaine passée, par l’enseignement catholique a montré que moins d’une sur deux est formée en management et encore moins (36 %) en ressources humaines. On n’a pas à leur jeter la pierre car ces matières ne font pas partie de leur formation de base et la surcharge de travail qu’elles supportent rend difficile de dégager du temps ensuite. Pourtant, l’enjeu est colossal. Encore plus aujourd’hui que par le passé, vu le nombre de réformes à concrétiser sur le terrain. Car c’est bien de la santé des troupes que dépendra l’efficacité des changements. Mais pas seulement. Le bien-être des équipes pédagogiques conditionne aussi celui des élèves et leur travail. Y prendre garde constitue dès lors une priorité absolue, du moins si l’objectif est de donner à nos jeunes le goût d’apprendre et un maximum de chances d’être bien formé.