Mobilité de l'emploi: du pain sur la planche
Un édito de François Mathieu
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- Publié le 23-08-2023 à 23h29
- Mis à jour le 24-08-2023 à 11h38
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Non, les travailleurs wallons ne refusent pas de travailler en Flandre. Ils sont même plus nombreux à œuvrer en Flandre que les travailleurs flamands en Région wallonne. Ce constat ne doit pas étonner au regard du nombre très élevé de postes vacants au Nord du pays, où les salaires sont de surcroît plus élevés en moyenne que dans le reste du pays. La énième polémique sur l’inactivité supposée et le manque de mobilité des travailleurs wallons pointés du doigt par le Voka est cependant réductrice. Et finalement pas très constructive étant entendu que la stigmatisation ne peut décemment pas être perçue comme un facteur d’encouragement, qui reste pourtant essentiel. Le Voka et les autres fédérations patronales ont raison de dire qu’il reste du pain sur la planche. Et pas qu’un peu.
Combien de fois n’a-t-on pas entendu le mot “coopération” à propos de mobilité interrégionale ? Un protocole d’accord entre les deux Régions existe dans les grandes lignes mais il reste dans les limbes des cabinets politiques. Ce serait bien de le ressortir, non ?
De même, combien de fois n’a-t-on pas entendu que la pratique du néerlandais allait s’intensifier et que les formations allaient suivre dans les écoles ? On se souvient tous du “tous bilingues d’ici 5 ans” proféré par Laurette Onkelinx en 1996 alors qu’elle était ministre de l’Enseignement en Communauté française. Plus de 25 ans plus tard, on peut acter l’échec. Moins d’un élève de l’enseignement francophone sur deux prend encore le néerlandais comme premier choix de deuxième langue.
Combien de fois n’a-t-on pas entendu les fédérations patronales et syndicales, en chœur – ça arrive encore... – demander que la politique d’asile soit plus souple, notamment pour l’engagement de certains profils dans des métiers en pénurie ? Politiquement sensible mais économiquement et socialement pertinent, pourtant, si cela était bien encadré. À un an des élections, inutile d’espérer une avancée dans le domaine. Combien de fois n’a-t-on pas entendu que les transports publics allaient être renforcés ? Sur le terrain, la désertification ferroviaire hors des grandes lignes, reflet d’une politique de désinvestissement dans les infrastructures publiques dans les années 2000-2010 surtout, ne facilite en rien la mobilité sur le marché de l’emploi. Du pain sur la planche, disait-on.