Une rentrée syndicale indigne
Un édito de Dorian de Meeûs.
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- Publié le 28-08-2023 à 23h59
- Mis à jour le 28-08-2023 à 00h01
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Alors que les enseignants francophones préparaient leurs classes pour accueillir leurs élèves et que les familles reprenaient vaille que vaille leurs routines d’une journée scolaire, le front syndical de l’enseignement (à l’exception notable de la CSC) n’a rien trouvé de mieux que de plomber l’ambiance. Le Setca-Sel, la CGSP, le SLPF et la CGSLB ont ainsi déposé un préavis de grève le jour de la rentrée. Une démarche qui couvre toutes les actions jusqu’à la fin de la législature. Rien que ça.
Le sens des priorités ne semble pas préoccuper ce front syndical déchaîné contre l’adoption du décret sur le développement des compétences et l’évaluation des enseignants. Ils sont furieux et font mine de s’étrangler que le texte ait été voté par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en pleines vacances. S’étonner que le texte soit passé ce jour-là démontre soit une méconnaissance du parcours législatif d’un texte soit une grande mauvaise foi : il avait été adopté en commission deux semaines plus tôt, avant la fin de l’année scolaire. Pourtant, chaque enseignant doit pouvoir être évalué. C’est un devoir d’intérêt collectif, mais aussi individuel.
Ce préavis donne le ton. Et c’est interpellant, tant l’enseignement a besoin des réformes en cours, dont la feuille de route de départ prévoyait déjà d’améliorer les compétences des enseignants. Leur permettre de se former davantage, de se réorienter en cas de nécessité ou d’être évalué comme tout autre travailleur dans ce pays est une chance. Les modalités des évaluations sont tellement balisées qu’il est fort à parier que les sanctions seront rarissimes. Si les syndicats enseignants représentaient vraiment tous les enseignants, ils regretteraient sans doute que les quelques moutons noirs ne puissent pas être recadrés plus facilement.
Au-delà de cette rentrée peu sereine, une question se pose : que veulent réellement ces syndicats ? Qu’espèrent-ils obtenir alors que le texte a été voté par le Parlement ? Mystère. Leur colère les a poussés à quitter l’organe qui met en œuvre le Pacte d’excellence. Un abandon de poste fort préjudiciable. Pour notre enseignement, mais encore plus pour les enseignants qu’ils affirment défendre…