Le mal wallon n’est pas une fatalité
Un édito de Dorian de Meeûs.
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- Publié le 07-09-2023 à 06h36
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Pour trouver un emploi, il ne suffit pas de traverser la rue, même si la Wallonie dénombre 200 000 postes vacants dans la construction, l’Horeca, l’informatique et bien d’autres métiers en pénurie… Plusieurs contraintes personnelles (mobilité, pénibilité, technicité, situation familiale…) peuvent empêcher un demandeur d’emploi d’accepter une offre. Mais d’autres sont imputables aux autorités publiques, à commencer par une culture politique qui ne valorise pas suffisamment le travail ni l’esprit d’entreprise.
Le Forem est régulièrement pointé du doigt pour son manque d’efficacité. Sa patronne sera prochainement remplacée… par une nouvelle personne étiquetée PS. L’agence doit saisir cette opportunité pour insuffler une nouvelle dynamique. Il est trop tôt pour juger les effets du dernier contrat de gestion, mais la réforme de l’accompagnement des demandeurs d’emploi devra immanquablement faire ses preuves, et rapidement. Prévoir un suivi avec formation de chaque demandeur d’emploi est essentiel. Et il faut jouer la montre, car plus longtemps une personne est au chômage, moins elle a de chance de décrocher un emploi. Le Forem ne forme annuellement que 10 000 demandeurs d’emploi aux métiers en pénurie sur les 400 000 personnes passent par ses services chaque année. L’agence devrait concentrer davantage son accompagnement sur les 158 secteurs en pénurie et signer plus de partenariats avec de petites et moyennes entreprises. Les PME doivent aussi améliorer leur approche communicationnelle pour attirer ses futurs collaborateurs.
La Région dispose de leviers importants pour mener à bien ce challenge, mais elle ne les a pas tous. Le PS, en revanche, détient les principales manettes en désignant la tête du Forem et des ministères régional et fédéral de l’Emploi. Le Parti socialiste doit être conscient de ses responsabilités et accepter de revoir ses recettes. L’écart entre un bas salaire et le revenu d'un allocataire social est trop faible. Ce piège à l’emploi est une plaie à laquelle il faut oser s'attaquer à bras-le-corps, tant pour augmenter le salaire net qu’en limitant dans le temps les allocations de chômage des personnes manifestement de mauvaise volonté. La difficulté et le coût de licenciement n’encouragent pas non plus les engagements autres qu’à coups de contrats précaires ou temporaires.
Le taux de chômage en Wallonie ne peut être une fatalité. Mais la recette doit comprendre de la formation, un accompagnement, des contraintes et, in fine, des sanctions. Tout se tient.