Et si on promouvait à nouveau le capital à risque ?
Un édito de François Mathieu
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- Publié le 14-09-2023 à 00h00
- Mis à jour le 15-09-2023 à 08h44
Mon premier est une envie manifeste de valoriser autrement l’argent qui dort sur les comptes d’épargne. Il suffit de voir le succès du bon d’État pour s’en convaincre : l’énorme masse de liquidités en Belgique – plus de 300 milliards d’euros ! – ne demande qu’à se mouvoir. Surtout dans un contexte de hausse des taux d’intérêt.
Mon deuxième est une ambition qui peine à se concrétiser en Belgique : créer de l’activité, et porter le taux d’emploi à un niveau de 80%. Et ce, alors que le marché de l’emploi montre de sévères lacunes, que nos institutions ne parviennent que partiellement à résoudre.
Mon troisième est une nécessité colossale d’investissements, pour assurer les grands défis auxquels nos sociétés font face : la transition climatique, la digitalisation de l’économie, l’éducation, des infrastructures publiques correctes, le vieillissement de la population… Et pour concilier le tout ? Des décisions à prendre à la pelle, le plus souvent par le biais de réformes ou de plans de relance souvent édulcorés par les exécutifs.
Il en est au moins une qui n’a jamais été évoquée sous cette législature, et qui a fait ses preuves par le passé : la promotion du capital à risque. Sans rentrer dans des considérations trop techniques, un dispositif fiscalement favorable avait été mis en place au début des années 80 : l’arrêt Monory-Declercq. En résumé : une mesure qui permettait aux citoyens d’investir dans des actions de sociétés belges, tout en autorisant à déduire des impôts une partie de l’argent investi, moyennant le respect de certaines conditions. La promotion d’un tel dispositif, encadré bien entendu, et limité dans le temps, permettrait à tout un chacun de contribuer à un projet de société, au sens propre comme au sens figuré. De fortifier une culture entrepreneuriale timide en Belgique. On pourrait même l’arrimer aux cinq axes des plans de relance, qui ont fait l’objet d’un consensus politique.
La Belgique a besoin d’investir dans des projets de société porteurs, et de sens et de valeur ajoutée pour notre économie. Mais pour cela, il faut réamorcer les sources de financement. Il en existe déjà (fonds d’épargne-pension, tax shelter) mais ces initiatives louables sont de portée limitée. Peut-être faudrait-il passer à la vitesse supérieure, avec un dispositif d’encouragement à l’investissement qui permette à tout un chacun de mettre sa petite pierre à l’édifice.