Amazon trébuche en Bourse malgré des résultats meilleurs que prévus
Le géant de l'e-commerce Amazon a enregistré un chiffre d'affaires confortable lors du premier trimestre 2023. Malgré les résultats encourageants, les investisseurs craignent tout de même un ralentissement de la croissance du cloud, pourtant mis à l'honneur dans le bilan.
Publié le 28-04-2023 à 15h50 - Mis à jour le 28-04-2023 à 16h04
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Les actions du géant américain Amazon dansent la valse depuis hier : alors que les échanges après clôture avaient fait grimper le titre de 9% ce jeudi soir, le titre enregistre désormais une chute d'environ 3,80 %, à l'ouverture de Wall Street.
L’entreprise a pourtant surpris le marché boursier ce jeudi 27 avril, en publiant les résultats de son quatrième trimestre 2022, soit le premier trimestre 2023. Des résultats meilleurs qu’attendus, et qui ont dans un premier temps enthousiasmé les marchés.
La firme a enregistré un chiffre d’affaires de 127,3 milliards de dollars sur la période de janvier à mars. C’est 9 % de plus que les résultats de l’année passée, et sensiblement supérieur aux 124,6 milliards attendus par les analystes.
Doutes sur la croissance du cloud
Une tendance positive donc, qu’on doit notamment à la branche “publicité” du groupe, qui a vu sa croissance augmenter de 21 %, et au succès du cloud, proposé par la filiale dédiée Amazon Web Services (AWS). L’entité a bénéficié d’une hausse de ses revenus de 16 % sur un an. Lors de la conférence de presse de présentation des résultats, le directeur financier Brian Olsavsky a expliqué : “Les clients continuent à chercher des moyens d’optimiser leurs dépenses dans le cloud pour faire face aux conditions économiques difficiles”.
Un constat prudent, et qui explique la réaction mitigée des marchés. Ces derniers ont, dans un premier temps, accueilli avec entrain les déclarations de Amazon. Le cours de l’action avait donc grimpé de 9 % dans les échanges d’après clôture jeudi soir.
Et les autres alors ?
Le cloud semble tout de même avoir fait des heureux ! C’est notamment le cas pour Microsoft. Son secteur de cloud computing, Azure, a enregistré une croissance de 27 % sur la période janvier-mars, offrant un volume de ventes de 22,1 milliards de dollars. Le géant des logiciels a donc vu ses titres s’envoler de 6,80 % après la publication de ses chiffres trimestriels ce mardi 25 avril. L’entreprise a annoncé un chiffre d’affaires global atteignant 52,8 milliards de dollars sur la période. Désormais, la capitalisation boursière de la société atteint 2, 27 milliards de dollars, soit presque deux fois plus que celle d’Alphabet (Google), qui plafonne à 1,37 milliard de dollars.
Cette dernière n’est pourtant pas en reste. La maison-mère de Google a dégagé au premier trimestre 2023 un bénéfice net de 15 milliards de dollars. Son chiffre d’affaires a atteint pour sa part près de 70 milliards de dollars, soit 1 milliard de plus qu’attendu par les investisseurs de la firme. Des résultats encourageants, surtout quand on sait que le groupe californien, numéro un mondial de la publicité, subit des coupes importantes de la part des annonceurs. Et, encore une fois, le cloud est à mettre à l’honneur dans ces performances. La division a été rentable pour la première fois depuis son lancement. Elle a enregistré une hausse de 27,5 % sur l’année, produisant un chiffre d’affaires de 7,4 milliards de dollars.
Qu’en est-il de Facebook ? Après une année 2022 plus difficile pour la maison-mère Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg semble voir pointer quelques rayons de soleil. Sur les trois premiers mois de l’année, la société américaine a enregistré un chiffre d’affaires de 28,7 milliards de dollars, soit une hausse de 3 % sur un an. Des performances que Meta explique notamment par le développement de l’intelligence artificielle, qui a permis d’améliorer la monétisation des contenus. Ces derniers ont donc généré une hausse de 30 % sur Instagram, et de 40 % sur Facebook, par rapport au quatrième trimestre 2022. Mais tout n’est pas rose pour l’entreprise, qui a vu tout de même son bénéfice chuter de 24 % sur un an. En cause, une explosion des coûts, notamment due à de fortes dépenses dans le cadre de coupes dans les effectifs (plus d’1,1 milliard de dollars). Depuis novembre dernier, le géant californien a licencié près de 21 000 employés, et une nouvelle vague est attendue en mai.
Des difficultés que le géant bleu n’est pas le seul à rencontrer. Avec 117,2 milliards de dollars, Apple a vu son chiffre d’affaires baisser de près de 5 % lors de son premier trimestre fiscal 2023, par rapport à la même période l’an passé. Un bilan, largement en dessous des prévisions de Wall Street, qui tablait sur 121,2 milliards. Selon la chaîne de télévision américaine CNBC, experte dans les nouvelles financières, il s’agit de la plus grande chute du volume de ventes de la Pomme à trimestre comparable depuis septembre 2016. Une performance décevante pour les investisseurs mais qui serait logique pour Tim Cook, CEO de l’entreprise. Ce dernier met en avant l’environnement économique compliqué, mais aussi les problèmes de production des IPhone 14 Pro et Pro Max. Il souligne toutefois que la société a franchi “une étape importante”, puisqu’elle a dépassé pour la première fois les 2 milliards d’appareils actifs dans le monde. Il y a un an, le compteur était de 1,8 milliard.