Qui sera président du Centre d'action laïque?
Deux candidats de qualité se présentent à la présidence du CAL. Au terme d'une mûre réflexion, ouverte en octobre 2005, à laquelle furent associées en toute transparence les 28 associations constitutives et les sept régionales, le Conseil d'administration du CAL a choisi Pierre Galand parmi trois candidatures.
- Publié le 20-03-2006 à 00h00
Andrée POQUET, Ariane HASSID,
Gérard BAUWENS et Georges C. LIÉNARD
Responsables au Centre d'action laïque(1)
Deux candidats de qualité se présentent à la présidence du CAL. Au terme d'une mûre réflexion, ouverte en octobre 2005, à laquelle furent associées en toute transparence les 28 associations constitutives et les sept régionales, le Conseil d'administration du CAL a choisi Pierre Galand parmi trois candidatures. A ce stade, les candidatures étaient ouvertes à tous et personne ne l'ignorait au sein du mouvement. Ensuite, et ainsi que les statuts du CAL le permettent, une candidature alternative a été présentée en la personne de Chemsi Chéref-Khan.
Tandis que le processus électoral se poursuit normalement à l'intérieur du mouvement, nous assistons à une campagne de presse(2) menée par une fraction de partisans de la seconde candidature, hostiles à la première. L'importance que revêt aujourd'hui le CAL sur la scène publique explique sans doute cela mais rien ne peut justifier que l'honorabilité et l'indépendance de jugement de l'un ou l'autre puissent être injustement mises en cause.
Le CAL est conscient que le conflit israélo-palestinien constitue une des pierres d'achoppement sur laquelle se cristallisent des affrontements idéologiques, mais sur cette question, les deux candidats ainsi que le CAL sont sur la même longueur d'onde et défendent une solution négociée «en vue d'une paix juste et durable entre deux Etats démocratiques et laïques». Il n'est pas admissible de qualifier l'un des candidats de partisan, voire d'antisémite, parce qu'il porte ce discours au sein de l'Association belgo-palestinienne comme d'autres le font notamment, tout aussi légitimement, au sein du Centre communautaire laïc juif (CCLJ).
Qu'attendons-nous d'un président du CAL? Qu'il soit porteur d'un message très clair sur la laïcité des institutions publiques auxquelles il appartient de garantir les conditions du vivre ensemble au-delà des convictions philosophiques, idéologiques et religieuses. Qu'il soit porteur d'un message tout aussi clair sur la laïcité philosophique, c'est-à-dire l'attitude morale et philosophique fondée sur le libre examen et les valeurs de la laïcité délivrées de références au surnaturel, au divin et à la transcendance. Qu'il soit capable de fédérer le mouvement et de faire travailler ensemble les 28 associations et les sept régionales qui le composent. Qu'il ait bien sûr une bonne connaissance des organes du mouvement et de ses structures. Qu'il soit capable d'écouter, de faire le lien, de formuler les propositions qui feront consensus, de négocier, de modérer et si nécessaire, d'arbitrer. Par contre, le CAL n'a pas besoin d'un maître à penser.
Ceci a effectivement amené le conseil d'administration du CAL et les signataires à proposer la candidature de Pierre Galand qui est aussi président de l'association belge des Amis du «Monde diplomatique», qui a animé pendant quinze ans le CNAPD et pendant six ans le Centre national de coopération au développement (CNCD) où il a su faire travailler ensemble les frères ennemis de la coopération au développement. Dans ce cadre, il a su déployer les qualités de rassembleur pour amener des hommes, des femmes, des organisations aux sensibilités diverses à collaborer à un programme d'action très concret. C'est une compétence essentielle à la présidence du CAL. Comme spécialiste de la coopération, Pierre Galand est aussi un familier du débat laïcité-islam et des principes qu'il nous faut défendre à cet égard. Dire ceci n'est pas porter critique à Chemsi Chéref-Khan.
L'objectivité commande aussi de rappeler qu'en qualité de président d'une association constitutive du CAL, Laïcité et Humanisme en Afrique centrale (LHAC), Pierre Galand connaît le fonctionnement du CAL et sa complexité institutionnelle. Nous pensons qu'une expérience approfondie du milieu associatif et des contraintes inhérentes à une fédération importante comme le CAL est une condition sine qua non. Il appartiendra à l'assemblée générale du CAL d'apprécier qui des deux candidats saura développer les synergies avec l'ensemble des secteurs d'activités du CAL.
Sur bien des dossiers, des solutions doivent être dégagées et négociées avec les autorités et les autres organisations, ce qui requiert aussi des compétences particulières.
Enfin, nous rappelons l'engagement de Pierre Galand de ne pas solliciter le renouvellement des hautes fonctions politiques qu'il remplit actuellement, en cas d'élection à la présidence du CAL, ce qui est la manifestation la plus concrète d'un engagement profond et désintéressé qui laisse bien augurer de la manière avec laquelle il compte s'investir dans sa fonction, d'autant que la présidence du CAL est un engagement lourd et non rémunéré.
C'est pourquoi nous soutenons la candidature de Pierre Galand, non par opposition à celle de Chemsi Chéref-Khan, mais parce qu'à la lumière de ce qu'on attend d'un président du CAL, il nous semble que le premier est le mieux armé(3).
(1)Guy Vlaeminck, président de la LEEP (Ligue de l'enseignement et de l'éducation permanente) - Serge Vandervorst, administrateur du CAL, membre adjoint au Bureau du CAL, vice-président de la régionale du CAL Brabant wallon - Jean-Antoine De Muylder, administrateur du CAL - Andrée Poquet, administratrice du CAL - Ariane Hassid, présidente de la régionale de Bruxelles laïque - Gérard Bauwens, président de la régionale du CAL Charleroi et Georges C. Liénard, past-président du CAL et secrétaire général de la FHE (Fédération humaniste européenne).
(2)«La Libre Belgique» des 4-5 mars 2006, «Le Soir» du 13 mars et du 15 mars 2006.
(3)voir Webhttp://www.ulb.ac.be/cal/mouvement/cal/ ag/ag25mars2006/electiondupresident.html
Titre et sous-titre sont de la Rédaction. Cette réflexion est également parue le 16 mars dans «Le Soir».
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