Pantalonnade en mer Egée
On entend tout et son contraire sur la flottille qui, pour la seconde année consécutive, a tenté de forcer le blocus maritime de Gaza. Essayons donc d’y voir plus clair, avec Joël Rubinfeld, Président de l’Atlantis Institute.
Publié le 11-07-2011 à 08h18
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On entend tout et son contraire sur la flottille qui, pour la seconde année consécutive, a tenté de forcer le blocus maritime de Gaza. Essayons donc d’y voir plus clair. Y a-t-il une crise humanitaire à Gaza ?
Mathilde de Riedmatten, directrice-adjointe de la Croix-Rouge à Gaza, a répondu en avril dernier à cette question : "Il n’y aucune crise humanitaire à Gaza. Si vous allez au supermarché, il y a des produits. Il y a aussi des restaurants et une belle plage."
En effet, la population de Gaza ne vit pas dans l’état de désolation imaginé par certains et qui contraste singulièrement avec la croissance à deux chiffres (16 %) du PNB gazaoui pour l’année écoulée, ou avec le reportage du 25 juin dernier du "New York Times" qui évoquait l’ouverture le mois passé de "deux hôtels de luxe", la "forte baisse du chômage durant le premier trimestre de cette année", les "milliers de voitures neuves qui battent le pavé", le taux de "100 % de vaccination" ou encore l’ouverture du "second shopping center" ce mois-ci dans la bande côtière palestinienne.
A cela s’ajoutent les 10 000 tonnes de nourriture, médicaments et fournitures humanitaires qui, chaque semaine, sont acheminées par voie terrestre d’Israël à Gaza.
Le blocus maritime de Gaza est-il légal ou illégal ?
Suite à l’édition 2010 de la "flottille pour Gaza", l’ONU a mis en place une commission d’enquête avec à sa tête l’ancien Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer pour, entre autres, statuer sur la légalité du blocus.
Selon les premiers éléments du Rapport Palmer parus dans la presse ce 6 juillet, la légalité du blocus est bel et bien établie par la commission onusienne. Par ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2005, après que Tsahal se fut retiré de la bande de Gaza et ait évacué les 8 000 civils israéliens qui y vivaient, celle-ci n’était soumise à aucun blocus. Ce n’est qu’en 2007, après que le Hamas se fut emparé du pouvoir à Gaza par la violence et lancé une campagne sans précédent de tirs de roquettes, missiles et obus de mortier (plus de 8 000 à ce jour) sur les villes du sud de l’Etat hébreu, qu’Israël a mis en place ce blocus afin d’enrayer, avec la contribution de l’Egypte, la contrebande d’armes à destination de Gaza.
S’agit-il d’une flottille humanitaire ou d’un soutien au terrorisme ?
L’édition du 30 juin dernier du quotidien batave "De Telegraaf" révèle à cet égard que le principal financier et "cerveau derrière la flottille" n’est autre qu’Amin Abu Rashed, chef officieux de l’organisation terroriste Hamas aux Pays-Bas. La façade plus présentable de l’opération ne s’embarrasse elle-même plus des précautions oratoires d’usage lorsque, en début de semaine, la porte-parole de la flottille, Greta Berlin déclare à un journaliste du "Irish Times" qu’"il ne s’agit pas de livrer de l’aide humanitaire mais bien de briser le blocus illégal de Gaza".
Ce message semble être bien passé en Grèce où, bien que l’on y ait d’autres chats à fouetter, les autorités ont mis le holà à cette pantalonnade humanitaire qualifiée par le Secrétaire général de l’ONU de "provocation inutile". A l’aune de ces éléments, force est de constater que le vernis humaniste qui orne la coque de la "flottille pour Gaza" masque mal les couleurs d’une armada d’activistes peu recommandables.
Il convient toutefois d’en distinguer deux types.
Il y a d’abord la petite minorité de "ceux qui savent", ces aficionados du terrorisme, ces idéologues antisionistes qui ne se résignent pas à voir l’Etat juif siéger aux côtés des 192 autres Etats-membres de l’ONU et qui n’hésitent pas à - voire souhaitent - mettre la vie de l’équipage en danger pour servir leurs objectifs.
Il y a ensuite "ceux qui ne savent pas", une ribambelle de pacifistes naïfs qui, tels les moutons de Panurge, se précipiteront au premier bêlement dans la mer au risque de s’y noyer.
Après un XXe siècle qui n’a pas été avare en "idiots utiles" au service du totalitarisme rouge, ce début de siècle semble prometteur s’agissant d’idiots utiles au service, désormais, du totalitarisme vert.
Une opinion de Joël Rubinfeld, Président de l’Atlantis Institute
http://www.atlantis.org