Benoît XVI, Merci!

"C’est un merci simple, sans aucune arrière-pensée. Je souhaite partager dans ce texte ce qui aujourd’hui me vient à l’esprit, en tant que jeune croyant de 21 ans." Une opinion d'Alfred de Franssu, internaute.

Une opinion d'Alfred de Franssu (21 ans), catholique
Benoît XVI, Merci!
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Une opinion envoyée à notre adresse opinions@lalibre.be.

Merci.

Voici le mot qui me vient à l’esprit en apprenant l’annonce du Pape Benoit XVI : « Je déclare renoncer au ministère d’Évêque de Rome ». Un coup de tonnerre dans le ciel de Rome, comme les médias l’ont si souvent répété. Ce merci vient du fond de moi-même. C’est un merci simple, sans aucune arrière-pensée. Je souhaite partager dans ce texte ce qui aujourd’hui me vient à l’esprit, en tant que jeune croyant de 21 ans.

Benoit XVI a été une personne d’une particularité singulière dans ma vie de jeune, et je ne suis pas le seul. Lorsque des centaines de milliers de jeunes se réunissaient autour de cet homme lors des Journées Mondiales de la Jeunesse en Espagne, n’y avait-il pas une image de communion profonde entre cet homme et la nouvelle génération ? Souvent caricaturé comme conservateur, loin du monde et notamment des jeunes, il a été au contraire porteur d’un message puissant et unique. Il nous a appris, à nous les jeunes, la signification des mots service et humilité. Il nous a appris à ne pas avoir peur de nos idéaux, de nos convictions, de nos espoirs et de notre chemin interne. Il nous a encouragés à librement partager nos pensées sans craindre les moqueries, il nous a poussés à vouloir d’un monde meilleur.

Service

Ce Pape a depuis son plus jeune âge consacré sa vie au service : non pas au service de sa propre personne mais plutôt à celle des autres. Joseph Ratzinger aurait pu tout avoir : une épouse, des enfants, une carrière professionnelle brillante, une fortune personnelle et aurait pu aujourd’hui être assis entouré de ses petits-enfants. Cependant, cet homme a décidé de renoncer à tout cela. Pour quoi faire ? Etudier, lire, écrire, prier, servir et aider non seulement les millions de catholiques mais plus globalement le monde. Combien d’entre nous seront prêts aujourd’hui à sacrifier leur vie au profit des autres ?

Humilité

L’humilité de Benoit XVI nous réveille. Cet homme s’est retrouvé à la tête d’une Eglise présente aux quatre coins du monde. Certains diront qu’il était devenu puissant. Lui nous a montré qu’il était devenu le premier des serviteurs. Son rôle si important aurait pu le couper de sa foi et de sa mission par excès d’orgueil. Au contraire, Benoit XVI a continué à œuvrer jours et nuits pour la communauté catholique, pour la paix dans le monde, pour le rapprochement des religions, pour une égalité plus juste dans notre système économique, et j’en passe. Il n’a esquivé aucun sujet, allant de la crise financière aux divers scandales internes des personnes de l’Eglise. Lorsqu’il était victime de moqueries, il tournait l’autre joue. Son humilité se résume dans cette phrase prononcée lors de son discours de cette semaine : « je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez porté avec moi le poids de mon ministère et je vous demande pardon pour tous mes défauts. » Combien d’entre nous seront prêt à remercier et demander pardon après une vie de service ?

Cette humilité semble si souvent contrastée avec les discours de certains de nos commentateurs de radios et télévisions qui s’octroient le droit d’être juge du ‘bilan’ du Pape. J’aimerais leur demander : Qui êtes-vous pour vous permettre de juger si Benoit XVI était un bon ou mauvais Pape ? Un moment de reconnaissance ne serait-il pas plus adéquat ?

Recherche

Le Pape a appelé les jeunes à ne pas avoir peur de la foi. Il nous a rappelé qu’il n’y avait rien de mal à chercher un sens à sa vie, d’avoir des convictions, et de partager ses bonheurs et espérances. Il nous a demandé de partager cette force, tout en respectant et apprenant à vivre avec des personnes de croyances différentes. Son travail pour le rapprochement des religions est un exemple pour nos sociétés qui depuis tant d’années essayent de résoudre le problème de ‘vivre-ensemble’ et de ‘multi-culturalité’. Il nous a dit de ne pas être effrayés par la pensée unique qui essaye de définir une dictature du relativisme, où être croyant parait relever de l’absurdité. Voilà ce que notre Pape nous a montré : il a servi humblement les autres tout au long de sa vie. Aujourd’hui, il annonce que son service prendra une autre forme. Il a tout donné. Il a montré que l’Eglise ne lui appartient pas, nous appartient pas à nous, mais appartient à Dieu.

Benoit XVI, du fond du cœur, merci.

Alfred de Franssu (21 ans)

catholique


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