Les chefs religieux en Belgique parlent d’une même voix de l’euthanasie

Chose rare, l'ensemble des chefs religieux belges communiquent d'une seule voix dans le débat consacré à l'euthanasie. Une opinion conjointe des chefs religieux en Belgique.

Opinion conjointe des chefs religieux de Belgique

Le communiqué est cosigné par le Pasteur Steven Fuite (président de l’Église Protestante), le Grand Rabbin de Bruxelles Albert Guigui, Chanoine Robert Innes (président du Comité Central de l’Église Anglicane), Monseigneur Léonard (président de la Conférence Épiscopale), Geert Lorein (président du Synode Fédéral des Églises Protestantes et Évangéliques), le Métropolite Panteleimon Kontogiannis ( représentant de l'Église Orthodoxe) et Semsettin Ugurlu (président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique).

Communiqué des responsables religieux de Belgique du 6 novembre 2013


"Alors qu’au Parlement on se penche à nouveau sur un élargissement possible de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie, nous voulons une fois encore faire entendre notre voix dans ce débat qui concerne toute la société, en tant que citoyens en nous appuyant sur des arguments philosophiques, et en tant que croyants héritiers de nos traditions religieuses respectives.

Nous marquons notre opposition à ces extensions et exprimons notre vive inquiétude face au risque de banalisation croissante d’une réalité aussi grave.

Nous aussi, nous sommes contre la souffrance, tant physique que morale, en particulier celle des enfants, car toute souffrance révolte. Mais proposer que des mineurs puissent décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de jugement et dès lors leur liberté.

Proposer que des personnes démentes puissent être euthanasiées est un déni de leur dignité et les livre au jugement, voire à l’arbitraire, des personnes qui prennent cette décision.

Quant au corps médical et au personnel soignant, on fait pression sur eux à pratiquer un acte soi-disant médical.

Au lieu de soutenir la personne souffrante en rassemblant autour d’elle toutes les personnes et les forces qui l’entourent, on risque précisément de diviser ces forces et dès lors d’isoler cette personne souffrante, de la culpabiliser et de la condamner à la mort.

Le consentement prévu par la loi tend à devenir de plus en plus une réalité sans consistance. La liberté de conscience des personnes concernées risque de ne pas être sauvegardée.

L’euthanasie des personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction radicale de leur condition d’êtres humains.

Nous ne pouvons dès lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la société."

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