Courrier des lecteurs : est-ce que tu viens pour les vacances ?
- Publié le 18-06-2019 à 09h40
- Mis à jour le 18-06-2019 à 10h13
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Ces derniers jours, vous avez été nombreux à réagir aux sujets "mobilité", "politique", et "justice". Voici quelques-unes de vos réactions.
En Train
Pour une meilleure offre Malheureusement, l’avion reste indispensable pour ceux qui veulent voir le monde… Sans un bon réseau ferroviaire en Europe, rapide et peu cher, comment voulez-vous arriver en Espagne ou en Italie centrale sans vous ruiner et/ou perdre 25 heures à voyager ? Améliorons l’offre de train. Diminuons son prix.Ça diminuerait déjà sans doute le nombre d’avions pour toute la France, l’Allemagne, la Suisse… Restons réalistes néanmoins pour certaines destinations. Amélie Janssens
En Bateau de croisière
À Bruges Sur les 8,3 millions de visiteurs qui se sont rendus à Bruges en 2018, les trois quarts y sont restés entre une et trois heures. Il faut bien avouer que ce tourisme-là ne rapporte rien, si ce n’est des nuisances. Des bateaux de croisière amènent de grosses masses de touristes, qui font une "visite" éclair. La Ville de Bruges a décidé de limiter leur arrivée au port de Zeebruges. Je trouve qu’il y a du bon sens là-dedans. Je pense que si l’on veut un changement de mentalité au niveau environnemental, il faut changer son mode de pensée. Cela me fait penser à quelque chose : on m’a expliqué il y a longtemps, que pour certains ornithologues, le but était d’avoir vu le plus d’oiseaux différents. Ce n’est ni qualitatif, ni écologique, mais certainement le reflet de notre société… Philippe Evrard
Quid ? C’est bien de s’en prendre aux croisiéristes ainsi qu’aux milliers de porte-conteneurs gigantesques qui traversent le monde entier (qui polluent tout autant ou plus encore) pour transporter les poubelles des Occidentaux vers des décharges illégales situées en Asie du Sud-Est… Ces mêmes déchets finissent dans les fleuves, dans les océans, dans les estomacs des poissons que les humains mangent… Quid des avions cargos qui transportent des denrées périssables qui pourraient pourtant être produites dans le pays de destination ? Quid des gens qui veulent manger des fraises en janvier ? Quid des gens qui surconsomment de la viande et encouragent les énormes élevages intensifs de bœufs, porcs et poulets bourrés de médicaments ? La liste est longue, très longue ! Kevin Van Houter
En avion
Taxer les petits trajets L’avion pollue, certes, mais il reste tout de même indispensable pour les personnes tributaires de ce moyen de transport. Il faut juste se poser sur la question et trancher entre les différents trajets. Un vol Paris - New York ne peut pas être traité de la même manière qu’un vol Amsterdam - Bruxelles. Ce qu’il faut, c’est taxer grandement les petits trajets express low cost et inciter les gens à se tourner vers des moyens de transports plus doux et respectueux de l’environnement comme le train pour ces derniers. Et je rajouterai qu’ainsi les rentrées d’argent dans nos services publics permettraient qu’ils survivent et qu’ils s’améliorent. Mais bon, un service public ferroviaire fort est une nécessité de départ, n’en déplaise aux adeptes de la libéralisation et de la privatisation… Lucas de Doncker
Pour quoi au juste ? Dans l’opinion de Laurianne Terlinden, publiée dans La Libre du 12 juin, l’auteure écrit : "un aller-retour à Milan pour la journée pour une virée shopping, un week-end à Hambourg pour un concert, un autre à Dublin pour un enterrement de vie de jeune homme, ou encore une semaine dans un hôtel all-in en Égypte". Je ne sais pas à quelle société elle s’adresse mais dans la mienne il y a au moins 60 % de la population qui n’a pas les ressources économiques pour faire ce type de voyages… Il ne faut pas donner des leçons si on ne prend en compte qu’une demi-réalité sociologique. C’est dommage pour les travailleurs qui vont être obligés de compter 30 heures de déplacement en posant des congés (dont le nombre est restreint) s’ils veulent partir en train car ils ne veulent pas dépenser la moitié de leur salaire pour un billet d’avion. Manon Sperati
En taxi
Impayables Les taxis devraient être obligatoirement électriques et détaxés afin de les rendre très bon marché à l’usage pour les clients. J’ai pu constater cela à New York : plein de taxis partout et seulement 5 à 10 dollars la course. Ici, en Belgique, c’est scandaleusement impayable. Alain Deproost
En excursion à Pairi Daiza
Le regard des animaux Pairi Daiza (PD) évoque devant les attaques de plus en plus régulières des mouvements de protection animale en Belgique son rôle dans la sauvegarde des espèces, le recueil d’animaux abandonnés… Chacun de ces points est juste, et mérite toute notre attention et nos efforts pour le réaliser. Mais chacun de ces aspects est une "vocation" à part entière, nécessitant des compétences, des structures, voire des implantations géographiques (et des partenariats entre pays) particulières. Ce type de positionnement et de choix appartient à PD, mais il faut qu’il repose sur des arguments et des faits réels et se référant à chaque option envisagée dans sa globalité. Se réfugier derrière des normes pour faire croire au public que les conditions de détention des animaux (des ours polaires en l’occurrence) sont "optimales", c’est oublier que ces normes sont établies par l’homme et… pour l’homme. Il y manque comme le dirait si bien la philosophe Corinne Pelluchon le regard de l’animal pour exprimer quels sont ses besoins réels. Ce débat-là, tous les experts engagés dans la défense - du ou plutôt des - droits du vivant le connaissent, que ce soit pour les zoos, les cirques, les delphinariums ou les élevages intensifs. Les scientifiques au service de la production animale ont affirmé pendant des décennies que les poules en batterie ne souffraient pas, avant que ces mêmes batteries ne commencent à être interdites pour… cruauté envers les animaux. Il est évident que les normes telles qu’elles sont établies aujourd’hui protègent trop souvent les exploitants et non les espèces qui les subissent. Dr Beck - Président de Planète-Vie
Justice
Valentin C’est le mot "souffrance" qui m’habite depuis que j’ai entendu les verdicts de l’ignoble histoire de la mise à mort de Valentin. Souffrance sans nom dans le calvaire de ce jeune fragilisé, humilié, blessé et puis jeté à l’eau. Souffrance des parents de Valentin, démunis, impuissants, anéantis face à la prise de connaissance de la mort de leur fils et de tous les sévices endurés. Souffrance des parents et des familles de ces jeunes reconnus, tous, comme assassins. Comment, en tant que parents, frère, sœur, comprendre, vivre avec le fait que son propre enfant ait pu commettre de tels actes ? Souffrance de ces jeunes qui, par l’expérience de la prison, vivent maintenant dans leur chair le résultat de cette folie meurtrière. Comment peut-on en arriver là ? Comment l’être humain peut-il devenir un animal pervers, violent, assoiffé de voir la peur et la douleur dans les yeux de celui qu’il est en train de persécuter : un autre particulièrement fragile, et tué pour ne pas qu’il puisse dénoncer. Mais quelles sont, en 2019, les valeurs de notre société ? Où les jeunes vont-ils puiser le sens qu’ils donnent à leur vie et à leurs relations ? Quelles images ont-ils d’eux-mêmes ? Dans un monde où chacun aime faire sentir son pouvoir, peuvent-ils encore entendre les appels au respect de la fragilité et de la différence ? Je ne sais pas comment ces jeunes vont être accompagnés en prison, mais en tout cas, ils ont gâché la vie de nombreuses personnes en commençant par celle de Valentin, de sa famille et leur propre vie. J’espère qu’un jour ils réaliseront, qu’ils pourront découvrir la force des gestes de tendresse et de respect. Et si un jour ils deviennent père ou mère, nul doute qu’ils penseront à Valentin. Ann Gilles-Goris