Et si on vaccinait d’abord les aidants ?
Lorsque le vaccin sera là, l’opinion publique et les autorités veulent que la priorité de la vaccination soit réservée aux personnes à risques, c’est-à-dire aux personnes âgées. C’est très généreux et moralement appréciable. Pourtant, moi qui suis vieux comme les chemins, oserais-je un avis différent dont je tiens à préciser que c’est une opinion strictement personnelle qui n’inclut en aucune façon les points de vue éventuels des autres personnes âgées.
Publié le 01-12-2020 à 10h03
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Un courrier de Jean-Marc Goffart, lecteur de La Libre.
Les virologues dans leurs laboratoires, l’industrie pharmaceutique, les médecins infectiologues et tant d’autres n’épargnent ni leurs efforts ni leurs talents pour trouver le vaccin qui pourrait sortir l’humanité de cette pandémie angoissante. Merci à toutes ces personnes. Jusqu’à présent elles nous ont donné des avis et des conseils bien utiles pour contenir l’expansion de la maladie et prévenir les contaminations. Lorsque le vaccin sera là, l’opinion publique et les autorités veulent que la priorité de la vaccination soit réservée aux personnes à risques, c’est-à-dire aux personnes âgées. C’est très généreux et moralement appréciable. Pourtant, moi qui suis vieux comme les chemins, oserais-je un avis différent dont je tiens à préciser que c’est une opinion strictement personnelle qui n’inclut en aucune façon les points de vue éventuels des autres personnes âgées.
Ne serait-il pas plus efficace de vacciner en priorité les personnes qui sont elles-mêmes responsables d’autres personnes : les parents qui ont des enfants ; les enseignants qui pourraient reprendre l’encadrement des élèves et assurer les cours ; les travailleurs, les producteurs ; les commerçants et ceux dont la société a besoin pour que la vie reprenne comme avant ? Avec une priorité absolue pour les personnels de santé qui sauvent tant de vies et soignent, souvent avec succès, nos problèmes de santé.
Les travailleurs retrouveraient leurs ateliers ou leurs chantiers ; les employés, leurs bureaux ; les commerçants, leurs négoces. Les salaires seraient de nouveau versés, les indépendants retrouveraient leurs revenus. Les aides sociales et les primes de chômage de crise pourraient être progressivement réduites. Les personnes âgées seraient aussi heureuses de recevoir leurs enfants et leurs proches qui ne risqueraient plus de les contaminer. Il n’y aura pas de vaccins pour tout le monde tout de suite. Agir avec discernement n’est pas contradictoire avec une action généreuse.