"En tant que professionnelle en première ligne dans la lutte contre la précarité et la détresse sociale, je suis inquiète"

Contribution externe
"En tant que professionnelle en première ligne dans la lutte contre la précarité et la détresse sociale, je suis inquiète"
©Flemal

Une opinion de Sophie Querton, présidente du CPAS de Schaerbeek. 

On le sait, l’isolement physique, psychique et affectif dans lequel le confinement a plongé des milliers de personnes peut faire apparaître l’anxiété et la dépression. Un mal-être psychologique qui n'est rien d'autre que la face cachée de la pandémie. Une face qu’il est difficile de quantifier et qui touche pourtant bon nombre de nos concitoyens.

Dans ce contexte, alors que de tous les indicateurs sont à la baisse, à l’exception du nombre de cas Covid, en tant que Présidente d’un CPAS, je ne peux que plaider pour qu’on envisage un assouplissement des mesures, qui concernent les métiers qui permettent d’entretenir du lien dans les quartiers, à l’image des coiffeurs et des métiers de soins esthétiques. Je pense également aux infrastructures qui, elles aussi, offrent la possibilité aux plus isolés, mais aussi à tout un chacun, jeunes comme plus âgés, d’entretenir un contact social régulier avec leur prochain. C’est le cas des maisons de quartier, des maisons des jeunes ainsi que des salles et clubs de sport, dans le respect des règles de distanciation. Autant de "terrains" qui, actuellement, ne peuvent être fréquentés, sauf limite d’âge dans certains cas, et qui privent donc de nombreuses personnes de tout lien social et d’épanouissement physique et psychique.

Précarité et détresse sociale

Enfin, en tant que professionnelle en première ligne dans la lutte contre la précarité et la détresse sociale, et à en croire les chiffres qui concernent les unités psychiatriques des hôpitaux, je suis inquiète quant à l’impact du maintien des mesures actuelles qui, à n’en pas douter, auront une incidence sur la santé psychique de tous les citoyens, et plus spécifiquement les plus précarisés.

La gestion de la pandémie doit-elle essentiellement se cantonner au comptage du nombre de personnes contaminées, hospitalisées ou décédées ?

A l'annonce de la prolongation des mesures jusqu'au 1er mars, j’appelle les autorités à tenir compte des dégâts collatéraux dans la gestion de la crise, et à se rappeler l'importance du rôle essentiel (écoute, bienveillance, maintien du lien social, booster l'estime de soi,...) des métiers et des lieux de contacts.

En 2021, nous devons apprendre à vivre avec le virus en réinventant la façon d'être en lien les uns avec les autres, et retrouver, entre autres grâce à la stratégie de vaccination, une vie "normale".

Titre de la rédaction. Titre original : "La face cachée de la pandémie !"

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