Vaccins, CST, stratégie sanitaire... Nos lecteurs critiques s'expriment
Vaccins, CST, stratégie sanitaire... Nos lecteurs critiques s'expriment.
Publié le 17-11-2021 à 06h35 - Mis à jour le 17-11-2021 à 13h27
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Avec la reprise de l’épidémie, La Libre reçoit énormément de courriers. Une grande partie de celui-ci témoigne de l’opposition ou du scepticisme de certains d’entre-vous par rapport à la stratégie sanitaire du gouvernement . Le contenu de votre courrier est de deux natures. Une partie remet en cause la sécurité de la vaccination. L’autre, plus importante, interroge l’efficacité et la philosophie de la stratégie sanitaire : est-il éthique de mettre en place un Covid Safe Ticket ? Celui-ci est-il respectueux des libertés individuelles ?
Nous avons souhaité, en cette semaine de Codeco, rassembler des extraits de courriers qui résument la plupart reçus. Dans une autre page, vous lirez également un entretien avec Virginie Pirard, membre du Comité consultatif de bioéthique. L'objectif n'est pas de clore le débat avec elle, mais de poser les jalons éthiques qui permettent de le mener à bien.
Pourquoi je ne suis pas vacciné
Je ne suis pas vacciné contre la Covid et ne souhaite pas l’être. Je considère que les risques présentés par les injections expérimentales Pfizer, Moderna, J&J ou Astra Zeneca sont supérieurs aux risques de la maladie Covid 19. Je n’ai donc aucun bénéfice personnel à retirer de ces injections.Est-ce égoïste ? Vous dites que l’injection permet de protéger les autres. Cet argument est faux : il n’y a pas de différence de charge virale entre les personnes injectées et les personnes non-injectées [NdlR ce propos n'est
soulignés par le consensus scientifique]. Vous dites que les non-injectés favorisent la circulation du virus et donc ses mutations. Cet argument est également faux. Le virus circule autant chez les injectés que chez les non-injectés.Vous dites que le vacccin protège. Oui, je suis d’accord avec vous : il devrait d’ailleurs être réservé aux personnes à risque. Elles sont parfaitement identifiées. En revanche, pour les autres, les risques liés aux injections -à mettre dans la balance bénéfice-risque- sont inconnus. Vous paraît-il acceptable de demander à des jeunes en bonne santé de prendre des risques pour leur santé pour -peut-être- espérer préserver un peu le système de soins de santé ? Combien de décès de jeunes, combien de myocardites, combien de péricardites, combien de syndromes de Guillain-Barré pensez-vous acceptable ? Où est la limite ? Désolé mais la seule réponse morale est aucun. Je me considère donc comme une personne prudente, appliquant un sain principe de précaution devant une technologie expérimentale.Enfin, comment les journalistes peuvent-ils faire l’apologie du pass sanitaire, cet outil de contrôle social inefficace et scandaleux dans un état de droit ? Inefficace car brassant des vaccinés contaminants et des non-vaccinés en bonne santé. Scandaleux car ouvrant la voie à la récompense de bons élèves et à la punition des mauvais élèves à la manière du crédit social à la chinoise.
Olivier Cantineau, Grez-Doiceau
La pensée unique des médias et du gouvernement
Dans le groupe des non-vaccinés, il y a un certain nombre de médecins, de scientifiques, d’experts ou de spécialistes de la santé qui ont parfois été crossés, mis de côté ou sous cloche. On ne les entend plus dans les médias officiels. Les accuser de complotistes et mettre tout le monde dans le même sac est scandaleux.Le Covid Safe Ticket (CST) est devenu une mesure qui veut pousser les réticents à se faire vacciner. C’est du chantage pur et simple, de la propagande à la Trump (plus on répète quelque chose, plus les gens le croient). On mène le peuple par le bout du nez. Mais ceux qui veulent encore penser et qui, à cause du principe de précaution, ne veulent pas s’engager dans cette démarche risquée, ceux-là n’ont plus le droit d’exister, même s’ils font beaucoup pour leur immunité (grâce à des compléments alimentaires mais aussi une hygiène de vie et une hygiène alimentaire) : pour eux la liberté n’existe plus. Ils ne peuvent plus disposer de leur propre corps. Il n’y plus qu’une seule vérité : la pensée unique des médias et du gouvernement ! Vous avez comment s’appelle ce type de régime…Je ne suis pas “antivax”. J’attends un vrai vaccin classique, pas de la thérapie génique dont on ne connaît pas les conséquences à long terme [NdlR: aucun vaccin n'induit de thérapie génique].
Marie-Claire Gerkens, Waterloo
Pourquoi le pharma s’est-il exonéré de ses responsabilités?
Les producteurs de vaccins utilisés actuellement contre le Covid ont pratiquement tous été condamnés au cours des 10 dernières années à des amendes pour des actions opposées à la déontologie : corruption des autorités de certains pays, mensonges concernant des effets secondaires de leurs médicaments, rétention d’information en leur possession, statistiques biaisées, etc. Ces firmes sont-elles devenues soudainement honnêtes et dignes de confiance, alors qu’elles ont pris la précaution de s’exonérer légalement de toute responsabilité de producteur? Dans la population de moins de 40 ans, la létalité du Covid est infiniment moindre que dans la population générale alors pourquoi exercer une pression sociale sur les enfants et les adolescents pour qu’ils se vaccinent contre une maladie qui ne les concerne que très peu, alors que l’expérience de l’effet à long terme de ces vaccins sur notamment la fertilité, est totalement absente? Le principe de précaution ne devrait-il pas prévaloir en ce qui concerne ces jeunes qui sont l’avenir de nos familles et de l’humanité?
Georges Woronoff, Tervuren
Réévaluer la pertinence du CST
Le Covid Safe Ticket (CST) est-il une imposition déguisée de la vaccination qui bafoue nos libertés, stigmatise inutilement une partie de la population et radicalise les opinions ? L’application aveugle du CST ne risque-t-il pas de polariser les opinions entre anti-vax et pro-vax. Oui, le vaccin est utile, mais peut-être pas pour tous ! Pourquoi ne pas se diriger vers une approche beaucoup plus nuancée : “Intelli-vax” ? A savoir concentrer la campagne vaccinale (y compris sous forme de 3e dose, voire sous forme de rappel annuel dans le futur) sur les personnes les plus vulnérables (alors que les moyens actuels portent surtout sur les jeunes). Pourquoi n’évalue-t-on pas davantage l’immunité naturelle et ne stimule-t-on pas l’usage de tests sérologiques via remboursement ? Pourquoi utiliser le terme de “Safe” Ticket et contribuer à une fausse impression de sécurité contre la transmission du virus ?Ne serait-il pas opportun de réévaluer la pertinence du CST et ses impacts tant sociaux qu’au niveau des droits fondamentaux, au profit d’une approche de proximité et beaucoup plus responsabilisant de notre population vis-à-vis de sa santé ?Le coût de ces mesures plus ciblées serait-il plus élevé que les coûts directs et indirects liés à la généralisation du CST et d’une vaccination étendue jusqu’aux plus jeunes ?Tant que je ne trouverai pas de réponse à ces questions, je m’opposerai au CST tel qu’il nous est imposé.
Fabrice Collignon, Liège
Un vacciné qui n’ira pas chercher sa troisième dose
Ce 10 novembre, le gouvernement s’est accordé sur la troisième dose de vaccin “pour tout le monde”. Une fuite en avant, sans même attendre les avis scientifiques. Ce sera sans moi. Tout pourfendeur d’anti-vaxx que je suis, et bien que j’aie accepté sans difficulté mes 2 vaccins Pfizer, il est des limites à ne pas dépasser, des choses auxquelles je ne puis plus supporter d’être associé bien malgré moi.
Covid “Shame” ticket
Si l’on pouvait à l’époque de son introduction accorder au pass sanitaire – déjà contestable en soi – le bénéfice du doute, sa véritable nature se révèle de jour en jour, et pas seulement parce que son efficacité est sérieusement remise en doute voire serait contre-productive. Début août déjà, le CEO de l’UZ Bruxelles déclarait en substance qu’il fallait pourrir la vie des non-vaccinés. Quant au flamboyant Marc Van Ranst, il pratique une des qualités que je lui reconnais sans peine – la franchise – en avouant que le Covid safe ticket n’est pas si “safe” que ça, tout en se félicitant de but en blanc de son introduction en Flandre car “Il est temps de convaincre les non-vaccinés d’une manière beaucoup moins amicale”.
Une société semi-soviétique et ingrate
Mais ce n’est pas le seul de mes griefs vis-à-vis du CST. Laissez-moi vous faire part d’une expérience personnelle. Nous avons été, mon épouse (néerlandaise) et moi, plusieurs mois durant exclus de la vie culturelle et de l’horeca. En effet, pour une raison inconnue, la deuxième dose de mon épouse n’a pas été comptabilisée correctement et son pass est resté par conséquent non-valide. Nous avons donc vécu la charmante expérience d’être refoulés de l’horeca d’une ville étrangère, et ma femme contrainte d’allaiter notre nourrisson à l’extérieur dans un froid glacial. Ce problème d’encodage affecte plusieurs centaines de personnes aux Pays-Bas, qui parfois après plusieurs mois ne sont toujours pas parvenus à faire valider leur deuxième dose bien réelle, au point d’envisager de se faire vacciner une troisième deuxième fois pour résoudre le problème. Voilà donc le genre de société vers lequel nous sommes en train de glisser ! Une technocratie semi-soviétique, qui pour une erreur administrative préfère vous exclure d’une série de droits fondamentaux plutôt que de risquer de vous voir passer entre les mailles de ses sacro-saints processus, une hydre administrative qui aura toujours tout le temps… et le dernier mot.
À quand le sex safe ticket ?
Mon indignation ne serait pas complète sans mentionner la charmante suggestion d’intellectuels en vue de faire rembourser aux non-vaccinés le coût de leur hospitalisation, quand la question de leur accès aux soins ne se pose pas ouvertement (notamment aux Pays-Bas). Dans le même ordre d’idée, on attend d’ailleurs impatiemment le “sex safe ticket” (dont je laisse l’implémentation à votre imagination) exigé aux malades de MST pour jouir d’un remboursement, l’appli qui forcera toutes les personnes en surcharge pondérale à photographier leur repas du jour et calculera leur prime de santé en fonction de l’apport calorique, et le refus de soin pour les fumeurs souffrant d’un cancer du poumon afin de libérer les soins intensifs. Toutes suggestions également dégoûtantes (mais réalisables), qui montrent à quel point la crise que nous vivons semble justifier pour beaucoup d’entre nous l’abandon de toute décence pour envisager ce qui était jusqu’à présent – à raison – impensable.
Des (fausses) promesses non tenues
Le vaccin a permis de réduire significativement la mortalité, et c’est un acquis significatif pour toutes les personnes à risque. Mais qui ne se rappelle des promesses d’immunité de groupe à 70 % ? Qui ne se souvient des promesses de levée de restrictions de liberté que l’état a lui-même mise en œuvre ? Qui ne se souvient des affirmations péremptoires prétendant que le vaccin bloque toute transmission ou la réduit massivement ? Toutes affirmations qu’il ne faisait pas bon de critiquer à l’époque. N’est-il pas permis de se demander quelles sont les opinions inconvenantes d’aujourd’hui qui se révélerons les faits de demain ? Quel crédit encore accorder à l’incritiquable discours officiel ? Mais surtout, au vu de la quantité de promesses non tenues, d’erreurs volontaires ou non et autre fausses nouvelles émises par nos institutions, qui pourra reprocher aux non-vaccinés de ne plus accorder la moindre confiance à leur parole ?
Une troisième dose à l’intérêt limité
Si le vaccin réduit le risque d’affections sévères et de mort et est d’une importance capitale pour de nombreuses catégories de personnes, on ne peut pas dire que le bénéfice pour un homme de ma tranche d’âge (25-44 ans) sans comorbidité saute aux yeux. Pour n’en donner qu’un chiffre marquant, ce profil présente 10 à 15 fois plus de chances de décéder d’un accident de la route que du covid*. Certes, l’espoir d’une immunité de groupe, même ténu, fut un argument convaincant pour promouvoir le vaccin comme un bien commun… qui peine à convaincre encore à mesure que cet horizon s’éloigne et même, disparaît.J’ai choisi cependant l’été dernier la vaccination au bénéfice du doute. Désormais, au regard de ce qui précède, quel mal est-il à présent devenu le moindre ? Continuer à participer malgré moi à ce système odieux et ingrat et à cette panique court-termiste, ou renoncer à un intérêt limité pour moi et surtout les autres ? Qu’est-il devenu le pire pour un pro vaccin rationnel comme moi : apparaître lié aux délires complotistes, ou approuver silencieusement une politique scandaleuse, une course en avant qui ne mène qu’à l’abîme ? J’ai choisi. Et croyez-moi, les anti-vaxxs n’y sont pour rien.
Joseph Junker