Une révolution du système scolaire en Belgique ?

Voici un ensemble d’idées pour ouvrir débats, échanges et discussions, et rêver à un enseignement nouveau

 Ecouter de la musique en roulant à vélo, quand ce n’est pas téléphoner! Un des comportements à risque les plus fréquents sur le chemin de l’école.
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Une opinion de Owel Vandercruyssen, gestionnaire chez AG assurance et de Mathilde Geslin, comédienne.

Et si nous prenions le temps de réimaginer notre système éducatif et de le moderniser, en mettant l’accent sur plusieurs aspects de la vie quotidienne ?

Un premier manque lacunaire dans notre parcours est l’absence de formations dédiées à la maîtrise des émotions. Ces enseignements peuvent englober la compréhension du stress, de la frustration et de la colère. Il est d’une importance cruciale que les étudiants apprennent à gérer leurs émois, afin d’être en mesure d’affronter les défis sociétaux de demain et de développer des parades nécessaires à celles-ci.

Les cours de théâtre et de déclamation offrent par exemple aux jeunes une multitude d’avantages en matière d’expression et de développement des valeurs sociales. D’une part, ces cours permettent aux jeunes de surmonter leur timidité et de gagner en confiance lorsqu’ils prennent la parole. En se familiarisant avec l’art de la scène, ils apprennent à contrôler leur voix, leur gestuelle et leur présence, ce qui les aide à transmettre leurs idées de manière claire et convaincante. En développant ces aptitudes d’expression orale, ils seront mieux préparés à affronter les défis de la communication et de la persuasion dans divers contextes ; que ce soit lors d’une présentation en classe, d’un entretien d’embauche ou d’une prise de parole d’événements.

Une proposition alternative pourrait être imaginée sur la façon d’enseigner l’histoire. Au lieu de se concentrer sur des dates précises et des faits triviaux, les élèves pourraient découvrir comment les événements passés influencent l’actualité et la politique contemporaines.

Par exemple, nous pourrions examiner comment des mouvements tels que celui des LGBT + ont été influencés par des idées préexistantes à l’époque gréco-romaine, tout en poursuivant le développement des cours consacrés à la sexualité. Plutôt que d’étudier les différents types de relief des montagnes en cours de géographie, nous pourrions apprendre comment planifier un voyage sac à dos à travers le monde, une passion qui suscite l’intérêt des jeunes d’aujourd’hui. Nous pourrions nous pencher sur des sujets tels que le choix d’itinéraire, l’adaptation à de nouvelles cultures…

Plutôt que d’étudier des calculs complexes de dérivées et d’intégrales dont nous oublierons la formule dès le lendemain de l’examen, pourquoi ne pas adapter le cours de mathématiques à des situations concrètes ? Apprenons, par exemple, à gérer un budget ou la consommation d’énergie en utilisant les pourcentages, ou à maîtriser des outils tels qu’Excel, qui demeurent un véritable défi pour beaucoup d’entre nous.

Promouvons un enseignement portant sur la nutrition pour approfondir notre compréhension de la santé du corps humain, et acquérir des connaissances en cuisine axée sur des aliments sains. Ce programme engloberait une exploration détaillée du fonctionnement du corps humain et des choix alimentaires bénéfiques pour maintenir une bonne hygiène, ainsi qu’une compréhension approfondie des macronutriments essentiels.

Encourageons les jeunes à acquérir des compétences pratiques essentielles, comme des cours de code de la route et de conduite automobile.

L’importance de l’autoévaluation

Surtout, renforçons l’enseignement du néerlandais, première langue du pays ! Plutôt que d’apprendre de manière abstraite des listes de vocabulaire, les élèves devraient être encouragés à engager des conversations basiques en néerlandais dès le plus jeune âge. De plus, une expérience de six mois d’échange en Flandre pourrait être proposée aux élèves, leur permettant ainsi de mieux appréhender la Région flamande et de développer des connaissances interculturelles ainsi que des amitiés nord-sud. Cette immersion favoriserait une compréhension plus profonde de nos frères voisins !

Soulignons également l’importance de l’autoévaluation. Les élèves pourraient se fixer eux-mêmes des objectifs d’apprentissage et évaluer régulièrement leurs propres progrès. En cultivant cette habitude d’autoréflexion, les élèves deviendraient plus conscients de leurs forces et faiblesses et plus autonomes, ce qui les aiderait à ajuster leurs efforts d’apprentissage de manière plus ciblée.

Un bon enseignement se doit aussi d’être un échange, laissant plus souvent la parole aux élèves et étudiants, en lieu d’un monologue professoral. Ceci est d’ailleurs déjà fortement appliqué dans d’autres pays.

Nous sommes convaincus que la généralisation de ces transformations (dont certains aspects sont déjà appliqués par des enseignants) pourrait contribuer à rendre notre système éducatif à la fois plus pragmatique et plus en phase avec les besoins des jeunes d’aujourd’hui.

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