Vous aussi vous êtes plutôt "occase" que "voiture neuve"

Plus d'une voiture immatriculée en Belgique sur deux est une occasion. Dans un marché qui roule bien, la tendance est constante. Profil type de la voiture d'occasion: une Golf grise de plus de huit ans. Vous nous racontez les rapports que vous entretenez avec votre voiture.

Baus Monique
Vous aussi vous êtes plutôt "occase" que "voiture neuve"
©Flickr (CC)

Plus d'une voiture immatriculée en Belgique sur deux est une occasion. Dans un marché qui roule bien, la tendance est constante. Profil type de la voiture d'occasion: une Golf grise de plus de huit ans.

A quoi ressemble la voiture d’occasion la plus vendue en Belgique ? C’est une Golf (VW), elle est grise, roule au diesel et a un âge médian de 8 ans et 4 mois. C’est Traxio (l’ex-Federauto : fédération du secteur automobile et de secteurs connexes comme moto et vélo entre autres) qui vient de se livrer à l’exercice du portrait-robot, à la lecture des statistiques du SPF Mobilité, elles-mêmes basées sur les chiffres de la DIV (la direction circulation routière) pour les sept premiers mois de cette année.

Le portrait-robot

La Golf y devance la Corsa (Opel) et la Polo (VW). Le gris colorie 31 % des carrosseries. Et le diesel remplit 61,4 % des réservoirs. "Il y a évidemment un décalage de deux ou trois ans entre le marché des neuves où le diesel recule et les occasions", relève Philippe Decrock de Traxio. "Mais on voit déjà une demande grandissante pour l’essence dans les petites cylindrées, et les vendeurs savent qu’ils doivent s’y adapter." Logiquement aussi, les électriques (0,1 %) et les hybrides (0,5 %) ne représentent presque rien. Plus surprenant, par contre : l’âge médian de 8 ans et des poussières cache quelques surprises : sur 100 occases immatriculées, 30 ont entre 6 et 10 ans, 30 entre 11 et 20 et… 5 ont plus de 20 ans ! On peut rappeler que plusieurs villes réfléchissent (ou ont déjà décidé) d’interdire la circulation des voitures les plus anciennes, comme Paris et Bruxelles. Enfin, rien d’étonnant à constater que le segment des véhicules d’exception se vend très nettement mieux en seconde main qu’en sortie d’usine. On compte ainsi, par exemple, 320 Ferrari immatriculées d’occasion (pour 51 neuves) et 62 Rolls (11 neuves).

En Belgique, plus d’une immatriculation de voiture sur deux continue à concerner un véhicule d’occasion. D’après les chiffres communiqués pour les premiers mois de l’année 2016, on restera dans cette proportion avec, selon deux sources, un très léger tassemment.

D’abord, le bilan des sept premiers mois de l’année communiqué par Traxio. Les occases y représentent 55 % des 771 000 immatriculations effectuées entre le 1er janvier et le 31 juillet 2016. Pour la totalité de l’année 2015, elles pesaient 59 %. "On imagine donc qu’on restera dans le même ordre de grandeur", sous-titre encore Philippe Decrock. "Juste un rien en dessous peut-être."

Ensuite, les chiffres donnés par Fébiac (la fédération de l’industrie de l’automobile et du cycle, donc les constructeurs). Pour les neuf premiers mois de cette année, les occasions constituent 54 % des 921 000 véhicules immatriculés. "On était à 57 % en 2015", rapporte Christophe Dubon. "2016 connaîtra donc un léger tassement mais la tendance reste la même."

Une histoire d’amour qui continue

La propriété d’une voiture individuelle, qu’elle soit neuve ou pas, demeure bel et bien dans les habitudes, même si beaucoup de propriétaires d’autos alternent leurs modes de déplacement. Voitures neuves et occasions réunies, les ventes de voitures se portent bien en ce moment chez nous, avec une amélioration de 8 % pour les trois premiers trimestres de 2016 par rapport à la même période en 2015. "Juillet, août et septembre ont même réalisé des scores historiques", remarque Philippe Decrock. Rien ne semble donc ternir l’histoire d’amour que le Belge entretient avec les moteurs. Pas même des considérations d’environnement, de mobilité (immobilité !), ou de scandale lié au trucage de certains moteurs…

Au fait, faut-il avoir peur d’acheter d’occasion ? Si vous envisagez d’acheter ou de vendre une voiture déjà dans le parc, renseignez-vous (voir le chapitre "Mobilité" sur le site www.belgium.be). Mais depuis plus de dix ans, toute intervention technique sur une voiture doit faire l’objet d’un signalement kilométrique dans la banque de données car-pass. Au moment de la vente, le vendeur doit présenter le certificat de compteur kilométrique. Et, d’après le site www.guide-achat-vente.be, ce système aurait révélé son efficacité : "En 2012, 1 247 cas de fraude ont été enregistrés. Il y en avait 60 000 en 2000."

Complice, amour, plaie ?

Et vous, êtes-vous plutôt occasion ou voiture neuve ? Et quel lien entretenez-vous avec votre machine ? Vous êtes près de cent à nous avoir posté vos témoignages (lire extraits ci-dessous). La toute grosse majorité opte pour l’occasion. Avec une large préférence pour les marques allemandes.

Le confort et le plaisir conduisent à l’achat en général. Et des questions de rapport qualité/prix ou de geste citoyen, à l’achat de seconde main. Effectivement, la préoccupation environnementale n’est pas absente, dans le camp des occases, où le geste pour la planète consiste parfois à recycler en optant pour un véhicule déjà en circulation, afin d’éviter l’empreinte générée par la fabrication d’un neuf.

Enfin, comment parlez-vous de votre bolide ? Si environ la moitié d’entre vous considère l’auto comme un simple outil pour aller d’un endroit à un autre, une autre moitié évoque "une complice de vie quotidienne". Une personne utilise quand même les mots "amour de ma vie". Et une seule autre, à l’opposé, "plaie causant plus de problèmes qu’autre chose".

Vous nous racontez les rapports que vous entretenez avec votre voiture

Jean-Paul : voiture d'occasion

J’ai une voiture d’occasion, une complice bien utile dans ma vie quotidienne. Je l’ai choisie parce qu’elle était vendue avec une certaine garantie et à un bon prix, tout en étant assez récente. Sans compter les arguments de la sécurité et du confort, auxquels j’accorde de l’importance. Il faut dire que j’avale beaucoup de kilomètres tous les ans. J’ai une préférence pour les voitures suédoises, mais j’apprécie aussi les allemandes et les japonaises. De couleurs vives de préférence. Même si j’ai désormais un vélo électrique, je ne suis pas prêt à abandonner la voiture.

Etienne : voiture d'occasion

Je préfère disposer d’un véhicule haut de gamme acheté en seconde main, plutôt que d’une voiture moins bien équipée et plus petite achetée neuve. Je me dirige le plus souvent vers des véhicules du groupe Volkswagen, réputés pour leur fiabilité et qui gardent donc une bonne valeur à la revente. A choisir, j’aimerais rouler au gaz (LPG ou CNG), mais, faute de trouver mon bonheur en occasion, je me suis rabattu sur une voiture alimentée au diesel. Et si vous voulez tout savoir… Parfois, je me surprends à lui parler…

Jérémie: voiture d'occasion

Je suis un adepte du vélo pliable et du train, mais je ne peux pas me passer de la voiture car j’ai 3 enfants. Et même pour me rendre à la gare, comment ferais-je ? 30 km de vélo par jour ? Je pourrais vivre en ville, mais ce que je paye actuellement en frais de voiture, je le payerais en loyer. Et au revoir la qualité de vie. Donc, j’ai choisi. Je vis dans ma campagne et je considère ma voiture comme une plaie. Au moment de choisir un nouveau véhicule, je cherche l’occasion la plus fiable et écolo possible, mais mon premier critère reste le prix. Cela représente un sacré budget !

Hélène: voiture d'occasion

J’ai acheté une voiture d’occasion pour pouvoir passer mon permis. J’ai donc choisi une petite citadine, sans faire attention à la marque du constructeur. Je me disais que de toute façon, elle ne devrait tenir que deux ans. Cependant, maintenant que j’ai obtenu mon permis, mes proches me conseillent de tout de même garder ma voiture “au cas où”. Je l’utilise une fois par semaine, et encore, je me force. Quelle plaie ! Son achat fut une étape (coûteuse) à l’apprentissage de la conduite. Et, désormais, les frais représentent un budget important pour une utilisation très rare.

Fabien: voiture d'occasion

Acheter une voiture d’occasion, déjà construite et encore prête à l’emploi, est-ce que ce n’est pas plus écologique que d’en acheter une nouvelle ? Je le pense bien, même si je ne sais pas si une étude a déjà tranché la question… Toujours est-il que je privilégie moi-même les voitures d’occasion et que je les use jusqu’à la corde : si elle roule encore bien après 300 000 kilomètres, pourquoi ne pas pousser jusqu’à 400 000 ? Par ailleurs, je suis impatient qu’on puisse trouver des voitures électriques d’occasion.

Anonyme : voiture d'occasion

Je suis un collectionneur, donc pour moi acheter une voiture “design” ce n’est pas une folie, mais un investissement qui peut rapporter gros. J’aime les véhicules de marque allemande, pour leur qualité. Je choisis des modèles essence, ça pollue moins et ça roule plus vite. Petit conseil : ne choisissez jamais de voiture de couleur noire, elles ont l’air plus vite sales. Même si tout Bruxelles devenait piétonnier, je ne pourrais me passer de la voiture. Et il n’est pas question d’envoyer les ancêtres à la casse, tout se répare !

Christophe : voiture d'occasion

Il y a voiture d’occasion et voiture d’occasion. D’un côté la poubelle à 1 000 euros qui bringuebale de partout, perd de l’huile et démarre un jour sur trois, et, de l’autre, la voiture de seconde main récente, bien suivie et bien entretenue ! Pourtant, même dans ce cas-là, c’est parfois la galère, mais ça l’est parfois aussi avec une voiture neuve ! Pour ma part, j’ai une voiture qui a sept ans, qui roule au diesel et qui est bleue.

Marie-France : voiture neuve

Il fut un temps où j’avais deux voitures : une Fiat 500 et une Alfa Romeo Giulietta. La première pour la ville et la seconde pour les plus longs trajets. C’était une petite folie. Pour des questions de confort, de sécurité et d’écologie, je préfère acheter des voitures neuves qui roulent à l’essence. Des allemandes pour leur robustesse ou des italiennes pour leur look classe. Des rouges ou des blanches, mais certainement pas de couleur jaune, orange ou grise. Je ne m’en sépare qu’au moment où les ennuis mécaniques s’accumulent.

Michel : voiture neuve

Si je préfère acheter une voiture neuve plutôt qu’une occase, c’est qu’ainsi, je suis tranquille pendant de nombreuses années sans craindre d’avoir été victime d’une arnaque. J’aime les Mercedes pour leur confort, leur style et la qualité de leurs finitions. Pour la couleur, je dirais noir ou gris métallisé, j’évite les couleurs voyantes ou trop particulières. Les moteurs qui tournent à l’essence occasionnent moins de pollutions. Un jour, j’ai acquis un coupé, de la marque Mercedes bien évidemment. Ce n’était pas une folie, mais un achat raisonné.

Xavier : voiture neuve

Etant très grand, je recherche des modèles de voiture dans lesquels je peux me glisser facilement. Ensuite, je fais aussi attention à leur fiabilité et à la sécurité qu’ils procurent tant de façon active que passive. Question couleur, je choisis quelque chose de vif, histoire de retrouver au plus vite mon véhicule dans les parkings. Vu le nombre de kilomètres que je parcours, un modèle diesel me semble jusqu’à présent le plus économique. Quand je peux, j’utilise aussi les autres moyens de transport.

Arolla : voiture neuve

Pour leur performance, leur design, leur fiabilité et le service après-vente, je privilégie les véhicules des marques suivantes : VW, Audi et BMW. J’achète des voitures neuves, le plus souvent de ma couleur préférée : bleu nuit. Depuis l’inversion de la courbe du différentiel entre le prix du diesel et de l’essence et aussi en raison de l’amélioration des performances à tous niveaux de la nouvelle génération des moteurs à essence, je ne vois plus de raison d’opter pour un modèle diesel. Je garde généralement ma voiture une quinzaine d’années, le temps de faire 250 000 ou 300 000 kilomètres.

Erwan : voiture neuve

Rouler à vélo ? La météo m’en dissuade. Prendre les transports en commun ? Un mouvement d’humeur des cheminots (quand ce ne sont pas les pannes, coupures de courant, alertes à la bombe, etc.) et c’est la galère… C’est pourquoi, je considère encore que la voiture est le meilleur moyen de se rendre d’un point A à un point B. J’aime les Citroën pour leur confort et le rapport qualité-prix, ainsi que les véhicules de marque japonaise pour leur fiabilité. Même si je considère cela comme un petit luxe, je me suis un jour payé un autoradio.


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