Les acteurs du secteur de l'alimentation ont signé, lundi, un accord pour favoriser une alimentation équilibrée. Ils visent une diminution de 5% de l'apport calorique de leurs produits. Sans contrôle, Test-Achats craint un écran de fumée.
Oui - Roel Dekelver, porte-parole du groupe Delhaize: " Nous communiquons déjà depuis longtemps sur la qualité de nos produits, et nous privilégions la santé de nos clients. D’une certaine manière, l’initiative prise par la ministre de la Santé publique Maggie De Block et les fédérations du secteur de l’alimentation consacre notre politique, indiquant aussi la direction à prendre à long terme : inspirer les gens en faveur d’une alimentation saine et durable. "
Non - Stéphanie Bonnewyn, diététicienne chez Test-Achats, association de protection et défense des consommateurs: " Promettre de diminuer les graisses et les sucres dans les aliments, c’est bien, mais qui va contrôler, qui va mesurer et comment ? Si ce sont les entreprises, ce n’est pas crédible. Nous craignons aussi que les industriels ne diminuent pas la teneur en sucres et en graisses de leur produit de référence mais préfèrent élargir leur gamme avec des light ."
DÉCOUVREZ LES INTERVIEWS DE ROEL DEKELVER ET STÉPHANIE BONNEWYN DANS NOTRE SÉLECTION LALIBRE.BE.
Moins de calories. La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open VLD), la Fédération de l’industrie alimentaire belge et la Fédération pour le commerce et les services ont signé, ce lundi, une Convention pour une alimentation équilibrée. Concrètement, ils s’engagent à diminuer de 5 % l’apport calorique des denrées alimentaires en réduisant, par exemple, leur teneur en sucre ou en graisse ou en augmentant celle en fibres. Les deux fédérations signataires regroupent un grand nombre d’enseignes : les supermarchés, où les efforts vont porter sur les marques, mais aussi sur les produits distributeurs; les chaînes de restaurants Pizza Hut, Lunch Garden, Quick ou McDonald’s; et les sociétés de services comme Sodexo qui fournissent les cantines scolaires. Est-ce qu’on a des garanties que le secteur respecte ses promesses ? Une évaluation sera faite fin 2017.
Selon Serge Pieters, président de l’Union professionnelle des diplômés en diététique, cette diminution de 5 % en graisses et en sucres dans les produits alimentaires ne permettra pas d’enrayer l’épidémie européenne d’obésité prévue en 2030. Il faudrait non seulement augmenter ce seuil des 5 % mais actionner d’autres leviers comme l’activité physique, l’éducation et la promotion de produits sains tels l’eau, les fruits et les légumes via une politique de réduction des accises et de la TVA.
En Belgique, 15 % des enfants et des adolescents sont obèses. L’obésité, explique le nutritionniste, est un problème plus important chez les personnes avec un niveau d’étude, un niveau social et des revenus plus faibles. Ces personnes ont toujours tendance à chercher beaucoup de calories à bon marché. Et les produits les moins chers sont justement très gras et très sucrés. Comment réduire cette consommation ?
La malnutrition devient la "nouvelle norme" dans le monde, relève une étude dévoilée hier par l’OMS. Selon ses auteurs, membres du Global Nutrition Report, l’obésité et le surpoids progressent dans chaque région du monde et pratiquement chaque pays, représentant "un défi colossal". Le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids approche désormais le nombre de ceux qui affichent un trop faible poids par rapport à leur taille.