Dans le Gers, les poissons exotiques prospèrent et se multiplient
Publié le 26-08-2013 à 11h17
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Nul besoin d'aller sous les tropiques pour vider les lagons de leurs poissons exotiques: dans le Gers, une pisciculture unique en France s'est spécialisée dans l'élevage de poissons chatoyants à destination des aquariums de France et de Navarre.
L'exploitation piscicole d?Estalens, à Nogaro, est le théâtre d'un ballet aussi bigarré qu'incessant. Poissons-clowns du Pacifique, voiles de Chine ou encore néons bleus d'Amérique du Sud virevoltent dans 3.000 aquariums empilés les uns sur les autres, dans un concert de bulles.
Sous d'immenses hangars qui, eux, n'ont rien d'exotiques, 1.600 espèces et variétés sont élevées puis acclimatées après avoir été importées d'Asie du Sud-Est, du Brésil ou encore d'Israël.
L'entreprise gersoise nage à contre-courant du marché de l?aquariophilie, en favorisant la reproduction de 400 spécimens sur son site.

"La reproduction nous permet de proposer une large gamme de variétés, dont de nombreux poissons rares, à l'inverse des grossistes, qui, eux, stockent en plus petites quantités", affirme Françoise Montacq, qui a fondé en 1985 la pisciculture avec son ex-mari.
"A l'époque, on nous a pris pour des illuminés. On était les premiers. Il a fallu tout inventer", se rappelle cette timide chef d'entreprise, à la tête aujourd'hui de 19 salariés.
L'indétrônable poisson rouge

Depuis sa création, l'entreprise fonctionne sur un mode d?élevage extensif et écologique. "Outre l'eau de pluie que l'on récupère, on utilise en permanence la même eau, qui est recyclée par lagunage", explique Michaël Négrini, commercial au sein de l'exploitation piscicole d'Estalens.
Par ailleurs, les installations sont peu gourmandes en énergie, l'entreprise ayant recours à l'un des nombreux atouts de la campagne gersoise: la géothermie. L'eau des bassins et autres cuves en verre est en effet chauffée "grâce aux calories d'une source souterraine", sous la commune de Nogaro, "récupérées à l'aide d'un échangeur thermique", précise ce passionné d'aquariophilie depuis ses 10 ans.
Trois fois par semaine, entre 5.000 et 20.000 spécimens (selon les saisons) sont expédiés vers les animaleries et jardineries françaises, suisses et belges, emballés dans des sacs en plastique gonflés d'oxygène. La pisciculture alimente également plusieurs aquariums publics prestigieux, comme ceux de Brest, Biarritz et Monaco.
Côté vente, si l'indétrônable poisson rouge caracole toujours largement en tête du hit-parade, d'autres espèces sont également très demandées, comme le" guppy" ou le "combattant du Siam", dotés de grandes nageoires caudales en forme d'éventail.
"Les espèces les plus courantes représentent 80% de notre chiffre d'affaires", indique Christophe Berdou, également commercial.
Au total, ce sont environ deux millions de spécimens qui sont vendus chaque année par la pisciculture de Nogaro, même si l'année 2013 s'annonce plutôt morose, avec une baisse de 10% enregistrée sur le dernier exercice.
"On fait les frais de la baisse de fréquentation des jardineries et animaleries ce printemps", analyse encore M. Berdou.
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