Ukraine: les observateurs de l'OSCE détenus sont des "prisonniers de guerre" (rebelles pro-russes)
Publié le 27-04-2014 à 12h15
Les observateurs de l'OSCE retenus depuis vendredi par des séparatistes pro-russes à Slaviansk, ville de l'est de l'Ukraine, sont des "prisonniers de guerre", a déclaré dimanche le leader séparatiste de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev.
"Ce sont des prisonniers de guerre", a-t-il répété à plusieurs reprises à des journalistes, précisant que l'un des 13 membres de la mission, le chauffeur, avait été libéré. Le reste du groupe se compose de 8 Européens et de 4 militaires ukrainiens, a-t-il indiqué.
"Dans notre ville, qui se trouve en situation de guerre, tout personnel militaire qui n'a pas notre permission est considéré comme prisonnier de guerre", a-t-il poursuivi, ajoutant que les membres de la mission étaient retenus à la mairie et ne pourraient pas parler aux journalistes.
Selon l'OSCE, les hommes retenus étaient en "visite d'observation militaire" sur l'invitation du gouvernement ukrainien. Ce sont les observateurs d'une mission du même type qui ont été refoulés de la Crimée en mars après des tirs de semonce.
Ils ne seront libérés qu'en échange de la libération de militants pro-russes arrêtés par les autorités ukrainiennes, a-t-il répété. Aux yeux des rebelles de Slaviansk, les membres de la mission ne font pas partie de la mission de l'OSCE déployée en Ukraine.
Le responsable a toutefois rejeté le terme d'"otage". Les observateurs "ne sont pas nos otages, ce sont nos invités", a affirmé le maire auto-proclamé de la ville, pistolet à la ceinture et qui était escorté de deux gardes du corps.
Les membres de la mission "se portent bien", a assuré M. Ponomarev, qui a confirmé qu'une équipe de négociateurs de l'OSCE était attendue dans la journée sur place pour faire le point sur leur situation, comme l'avait auparavant annoncé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe elle-même depuis Vienne.
"Je n'ai aucun contact direct avec Moscou", a-t-il ajouté, interrogé sur la promesse de la Russie de s'impliquer pour leur libération.
Les rebelles ont par ailleurs "arrêté" trois officiers ukrainiens, qui sont actuellement détenus à Slaviansk, a-t-il. Il s'agit d'un lieutenant-colonel, d'un commandant et d'un capitaine, a-t-il dit, les accusant de mener des activités d'espionnage.
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont indiqué qu'ils étaient chargés d"'arrêter un citoyen russe soupçonné du meurtre d'un conseiller municipal ukrainien" dans la ville de Gorlivka.
"Des criminels armés ont attaqué les membres du SBU (...) et les ont capturés", a indiqué le SBU.
"Il étaient sept au total dans leur groupe et nous en avons arrêté trois. Nous attraperons rapidement les quatre autres", a indiqué M. Ponomarev.
"Il n'y aura aucun contact avec Kiev, seulement par l'intermédiaire de l'OSCE", a-t-il dit, notant que les autorités ukrainiennes "ne comprennent que le langage de la force".
Le commandant militaire des unités d'autodéfense des insurgés Igor Strelkov, que Kiev présente comme un officier du renseignement russe, a pour sa part indiqué sur la chaîne publique russe Rossia 24 que les personnes arrêtées "effectuaient une mission militaire visant à capturer les membre de la résistance populaire dans la ville de Gorlivka".
"Ils ont opposé de la résistance et ont été arrêtés", a-t-il expliqué.
La télévision russe a montré des images de trois hommes sans pantalons, les yeux bandés de scotch, et qui ont montré à la caméra leurs pièces d'identité.
L'un d'eux a dit travailler pour le département A ou Alfa en charge de la lutte antiterroriste.
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